Plus d’une trentaine d’oeuvres d’art public réalisées dans le cadre de la politique d’intégration des arts à l’architecture du Gouvernement du Québec ou par le biais de projets municipaux.
More than thirty works of public art produced as part of the Government of Quebec’s policy of integrating the arts into architecture or through municipal projects.
Le roi des rivières, le saumon, 2023.
La frayère. 2021
Fougères et têtes de violon. 2020
Vivre ensemble, 2020.
Équilibre et mouvement, 2020.
Maisons gigognes, 2018.
Vivacité. 2018
Notre forêt, nos racines. 2018.
L’abécéaire, 2015
Le Roi Du Fleuve, 2014
Totem, être de mémoire 2014-2015
Ondine, être rivière. 2014 Shipshaw, Saguenay
L’Étreinte. 2013
Ensemble C’est Tout. 2010
Racines, 2009
Le Sous-Bois, 2009
Être Rivière,2009. Musée De La Gaspésie, Gaspé
Être rivière, 2008. Parc linéaire de la rivière Saint-Charles.
Le Sentier, 2008
Transmission, 2007
La Veilleuse, 2007 (Visualisation 3D/Concept)
Bicorne, 2003 Théâtre De La Dame De Coeur, Upton (QC)
Doigté, 2004
Le leurre, 2004 – The Lure
Sans titre , 2002 Centre De Transport De Boucherville (QC)
Tourne vent, 2000 – Chimney-Cowl
Train Train, 1998
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Le roi des rivières, le saumon, 2023.
Commande de la Corporation de la Jacques-Cartier. Le saumon remonte la rivière Jacques-Cartier, celle qui l'a vue naître. Chaque printemps, son retour est attendu. La corporation de la Jacques-Cartier aide le saumon a faire sa remontée dont les défis sont nombreux. On recueille le saumon à la Passe-migratoire pour le transporter en camion en amont de la rivière. Il suivra ensuite son chemin sans difficulté pour frayer en toute quiétude là où le terrain sera propice à sa reproduction. L'oeuvre illustre le chemin à parcourir. On y reconnait les caractéristiques du saumon: la femelle et le mâle. -
La frayère. 2021
Le thème - radiance au grand air - fût une occasion pour mettre en valeur les qualités naturelles de la région de Saint-Georges de Beauce. Inspirée par la présence de la rivière qui façonne le paysage, l’œuvre témoigne de sa proximité, de l'importance de sa vitalité au cœur de la vie des gens de la région. Dans cette composition ludique se rencontrent poissons et feuillages pêle-mêle comme on les retrouve dans les frayères. Découpés dans l’aluminium, ces dessins sont à la fois artistiques et scientifiques. Les espèces choisies sont celles qui frayent dans la rivière Chaudière, sauriez-vous les reconnaître ? L’achigan à petite bouche, l’esturgeon jaune, le raseux de terre noire, l’omble de fontaine, le gaspareau, le naseux des rapides. -
Fougères et têtes de violon. 2020
Situé au carrefour du boulevard de Rome et boulevard du Quartier. Quartier Dix30, Ville de Brossard. Fougères et têtes de violons annoncent la belle saison. La beauté de la nature est ici magnifiée par ces fougères monumentales qui nous rappellent la nécessité d’un équilibre harmonieux entre l’homme et la nature. Denrée printanière fort prisée des autochtones, la fougère fût aussi le sujet de thèse du botaniste Marie-Victorin, natif de la région.’’ Ma recherche artistique s’appuie sur une réflexion qui questionne le rapport de l’homme à la nature. La réalisation d’œuvres d’art en milieu public sous-entend une intégration à un lieu de vie et surtout une rencontre avec ses gens qui la côtoieront chaque jour. L’art public peut contribuer à rappeler l’histoire ou à éveiller un sentiment d’appartenance à un lieu. Porteuse de sens, elle participe à nos ancrages identitaires. L’adéquation ville et espace vert font, de la ville de Brossard, un lieu privilégié pour s’épanouir et vivre en harmonie avec la nature. Brossard est une ville multi ethnique. Choisir le Québec, c’est offrir à ses enfants et aux générations futures un lieu agréable à vivre. Au cœur de ce carrefour routier, l’œuvre suggère un contraste entre urbanité et nature et contribue à humaniser les lieux. Je propose donc une interprétation d’un élément qui, par ses proportions surdimensionnées, magnifie la beauté et la fragilité de la nature. -
Vivre ensemble, 2020.
Mémorial à la mémoire des victimes de l'attentat de la Mosquée de Québec le 29 janvier 2017. L'œuvre a été inaugurée le 1er décembre 2020. Ce mémorial a été conçu afin d’offrir un lieu de recueillement, de souvenir à la mémoire des victimes de l’attentat de la Grande Mosquée de Québec. Du côté de la visitation, on rend aussi hommage à tous les concitoyens, coopérant et travailleurs humanitaires morts en propageant un message de paix. Dans un premier temps, on m’a proposé de concevoir une œuvre qui occupe deux espaces soit le côté est- le Site patrimonial de la Visitation et ouest - près de l’entrée du Centre Islamique de Québec. Il n’y avait rien sur cette portion de la rue, sinon un arbre. On m’a fait part aussi de ce geste spontané le soir des événements ou des offrandes ont été déposées au pied de l’orme du côté du Site patrimonial de la Visitation. C’est ainsi que la figure de l’arbre s’est imposé comme symbole universel du vivant. C’est aussi la figure de l’arbre qui a permis de créer un dialogue entre les deux emplacements. À cet effet, chacune des composantes a été choisi pour sa portée symbolique qui se veut à la fois accessible à tous et fortement signifiante pour chacun de nous. J’ai cueilli des feuilles de l’érable de norvège ainsi que celles de l’orme de l’autre côté de la rue. Elles ont été moulées en aluminium et ensuite encastrées aux bancs. Comme les feuilles tombant de l’arbre, elles témoignent des cycles de la vie, de la force de la nature résiliente. D’un côté comme de l’autre de la rue, les essences d’arbre pêle-mêle, soulignent l’intention rassembleuse de cette création. De chaque côté de la rue, des bancs circulaires forment de petites placettes au caractère intime. On retrouve au sol des pavés inspirés de motifs traditionnels islamiques de ce côté et fléché québécois de l’autre. Six feuilles en aluminium forment ensemble une délicate arabesque au-dessus de trois socles de pierres. Ces feuilles, aux motifs ajourées, sont inspirés des traditions ornementales des pays des victimes. Elles personnifient en quelque sorte et signalent le caractère commémoratif des lieux. Afin de saisir l’œuvre dans son entièreté - le parcours de chaque côté de la rue, du centre islamique de Québec au Site patrimonial de la Visitation, transcende ce mouvement de rassemblement et de solidarité citoyenne. Ce geste d’accueil qui témoigne de l’ouverture à l’autre, de ce dialogue entre les cultures. Il nous invite au recueillement, sensibilise et humanise les lieux. Il nous rappelle la nature profonde de ces liens qui nous unissent et surtout - que l’autre... c’est nous. -
Équilibre et mouvement, 2020.
Amphithéâtre Desjardins, aréna de Mont-Joli. La sculpture incarne l’idée d’équilibre et de mouvement par ses formes circulaires qui s’entrecroisent. Ensemble, elles jouent le rôle de figure apprise, maîtrisée. Mouvement de glisse, élan, propulsion, essor nécessitent adresse, agilité et souplesse. Les trois spirales sont comme trois tracés laissés sur la glace, véritable signature du mouvement. Les teintes argentées et le bleu rappellent notre nordicité ; la sculpture, comme un cristaux ; un flocon de neige, un tourbillon. On peut y reconnaître la lame de patin qui effleure la surface de la glace. Patiner n’est-ce pas unique à notre identité nordique ? Ces multiples pistes de lecture permettent de saisir l’œuvre dans sa globalité. Vue de l’école, de l’aréna, du stationnement, de la rue, la sculpture est appréciée sous tous ses angles et témoigne de ses possibles infinis. Équilibre et mouvement est un symbole, une signature qui exprime le dynamisme de la vocation sportive et culturelle des lieux. -
Maisons gigognes, 2018.
Lorsqu’on emprunte la rue Principale de Saint-Nazaire, on aperçoit rapidement la Maison du Citoyen située en plein cœur de la ville. Elle se distingue par la qualité de son architecture contemporaine. La finition en aluminium des murs du coin sud et ouest rappelle le clin de bois. La sculpture participe à l’accueil des citoyens en occupant de façon dynamique la zone supérieure de ses murs sud et ouest dont la finition imite le clin de bois. La sculpture, faite d’aluminium, représente une branche monumentale munie de feuillages. Cette branche composée en deux parties (une sur chaque mur) semble se prolonger d’un mur à l’autre ou les traverser bord en bord. Des grandes feuilles d’arbre bordent chaque côté de la tige. Elles sont taillées de façon à mettre en valeur la complexité des nervures. De petites maisons sont placées le long de l’arête centrale et alternent au feuillage. Elles sont inspirées des demeures de la région : mini maisons, maisons boréales, fermes… Chaque maison est composée de deux surfaces qui se superposent à distance de quelques pouces. Les motifs de fenêtres et de portes sont ajourés sur la surface avant. Seule la silhouette est découpée, en arrière plan. La surface pleine sert ainsi d’appui aux ombres portés et aux lumières qui traversent les ouvertures des maisons. Feuilles et maisons sont assemblées sur la tige dont les courbes naturelles simulent aussi une route. L’alternance de surfaces pleines et ajourées maximise les effets de présence de la lumière et ses jeux d’ombres portées. Le soir, l’éclairage DEL prend le relai et contribue au caractère signalétique de l’œuvre. L’aluminium et ses teintes argentées s’harmonisent aux nuances de gris du briquetage des autres murs du bâtiment. L’éclat de l’aluminium brossé donne un aspect précieux à la sculpture. Quelques éléments sont peints en verts afin de dynamiser la lecture d’un élément à l’autre de la composition sculpturale ; tout comme d’un mur à l’autre. Thème Vivre à Saint-Nazaire, c’est bénéficier des nombreux avantages de la ville à proximité de la nature. La ville se développe en respectant les besoins de ses citoyens avec un souci d’innovation et d’intégration. La Maison du Citoyen regroupe les services et les loisirs. C’est un lieu accueillant et rassembleur. L’œuvre que je propose est inspirée du dialogue entre les individus et leur communauté ainsi qu’entre l’homme et la nature. Les maisons sont intégrées à une branche. Elles illustrent ainsi ce lien organique entre les gens d’une même communauté à leur milieu de vie. L’hybridité de la sculpture évoque l’homme et ses racines, ses ancrages identitaires. Les éléments figuratifs qui composent la sculpture sont accessibles. Poétique et ludique, de petites maisons sont posées sur une branche. Cette forme hybride fera sourire petits et grands. La sculpture fait aussi écho au logo de la ville qui se trouve sur le mur attenant. Elle donne un caractère vivant à ces symboles : arbres et routes. À l’intérieur de la Maison du Citoyen, il y a aussi l’hôtel de ville. Celle qui gère l’ensemble des services offerts sur le territoire. De manière imagée, la mairie c’est la grande ‘’Maison’’, la maison mère qui voit au bien-être de ces petites maisons. Celle qui s’occupe de chacun. Elle veille sur l’ensemble de sa communauté. Cette autre piste de lecture renforce l’image positive du rôle de la mairie auprès de ces citoyens. -
Vivacité. 2018
Lorsqu’on accède au centre administratif de la MRC de la Matapedia, on remarque aussitôt l’architecture qui se démarque par son caractère contemporain. Je propose une intégration sculpturale qui crée un effet de mouvement de lecture qui relie l’architecture, la nature environnante et la communauté. Située sous la marquise, un réseau de lignes sinueuses horizontales traverse du côté sud à ouest au-delà des colonnes, telle la gestuelle légère d’un trait de dessin. Chaque ligne fait cinq pouces de largeur et est découpée dans l’aluminium 3/4’’ et l’acier inoxydable ½’’. Les jeux de symétries inversées des courbes suggèrent la montagne et la vallée soulignée par quelques portions de lignes peintes en vert. Les teintes argentées de l’aluminium et l’acier poli miroir contribue à l’évocation du parcours des lacs et des rivières. Sur le mur à droite, un relief mural composé de six saumons complète ce paysage virtuel. Comme la structure d’un vitrail, l’entrelacement des lignes forment des zones, des percées visuelles. Les métaux captent subtilement les couleurs ambiantes. De l’intérieur tel un kaléidoscope, les usagers vont profiter des effets colorés produits par le réseau de lignes : vertes, argentées et lueurs miroitantes orangés provenant des surfaces extérieures sous la marquise. Les références et la symbolique de l’œuvre Vivacité contribue de façon positive à l’image dynamique de la vocation rassembleuse du centre administratif au sein de la région de la Matapédia. À cet effet, il est intéressant de se rappeler le sens du mot mimac - Amqui : lieu d’amusement et de plaisir ; et Matapédia : là où les rivières se rencontrent. Thème Chaque municipalité de la MRC de la Matapédia s’est dotée d’une image distinctive qui se réfère à son environnement naturel. Ainsi, on retrouve les figures iconiques du saumon ; héron ; castor ; arbres résineux, feuillus et eaux. Tenant compte de la vocation du centre administratif destiné à les représenter, l’œuvre est inspirée de la richesse de ce paysage identitaire. On ne peut voir la vallée sans voir ses montagnes, la rivière sans voir ses multiples affluents. L’œuvre intitulée ‘’vivacité’’ illustre cette idée de frontières poreuses qui se communiquent entre elles. L’œuvre est accessible. Les images qu’elles évoquent sont simples. Comme des chemins qui convergent vers l’entrée principale du centre, on peut aussi y voir aussi le courant de l’eau et par analogie les références à des images rassembleuses : aux réseaux, à l’idée de communauté, de métissage, de relation, de connexion. Des thèmes qui illustrent bien le rôle stratégique et le dynamisme du Centre administratif pour chacune de ses municipalités. Le saumon fait la fierté des gens de la région et contribue au rayonnement du territoire de la Matapédia. Six saumons, posés sur le mur près de l’entrée, participent à ce dialogue entre le paysage lorsque vue de loin à l’horizon et celui vue de près. Il évoque cette proximité de l’homme à la nature. Tout comme le centre administratif qui favorise cette rencontre intime et singulière entre chacun de ses territoires. -
Notre forêt, nos racines. 2018.
Le Jardin du 150e est situé devant l’édifice municipal de Pont-Rouge. Cette place publique est destinée aux activités quotidiennes et culturelles des gens de la région. L’aménagement paysager suggère la silhouette d’un arbre. C’est en prolongement avec l’esprit des lieux que je propose une sculpture qui représente un immense arbre de plus de quatre mètres. Entièrement fabriquée en aluminium, cette sculpture se compose de trois branches qui émergent du sol. La verticalité de l’œuvre offre plusieurs points de vue en toute saison de la rue tout comme de l’intérieur du bâtiment. Ces branches sont munies de feuilles mesurant de 50 à 90 cm. Celles-ci représentent les essences indigènes de la région* : hêtre ; érable à sucre ; frêne d’Amérique ; bouleau jaune et pin blanc. Chaque feuille est finement découpée dans l’aluminium comme une dentelle évoquant la beauté de la force et de la fragilité de la nature. Les feuilles sont de couleurs vertes, bleues et argentées. Ces couleurs donnent un côté joyeux et ludique à l’œuvre qui se démarque ainsi de l’orangé du bâtiment qui se trouve en arrière-plan. Cet arbre unique sera apprécié autant des petits que des grands. Il souligne l’apport important des ressources naturelles dans le développement économique de la région. L’arbre au feuillage hybride est à l’image des familles qui, ensemble, forment avec fierté une seule et même communauté - Pont-Rougeoise. Notre forêt, nos racines. L’arbre symbolise l’attachement identitaire des gens de Pont-Rouge à leur environnement naturel. Le caractère authentique du paysage de Pont-Rouge en fait d’ailleurs un lieu de vie prisé. La sculpture représente un arbre. Un arbre composé de trois branches et huit feuilles magnifiées par leur dimension monumentale. Branches et feuilles sont reproduites de manière réaliste. Ainsi, on peut reconnaître et identifier chaque essence. Ensemble, elles composent - un arbre ; ensemble elles illustrent- la forêt. Ainsi on peut dire que ces feuilles racontent tour à tour un brin d’histoire des gens d’ici. Notre forêt, nos racines comme le titre le souligne. La feuille d’érable rappelle les érablières et le fameux temps des sucres ! Le pin blanc est quant à lui un incontournable bois de menuiserie et de charpente. Le bouleau jaune est utilisé dans la fabrication du papier. Le frêne et le hêtre participent à l’équilibre de la biodiversité. Chacune de ses essences a contribué, selon ses particularités, au développement économique de la région. Cette œuvre suggère l’apport significatif de cette relation privilégiée de l’homme à la nature. Entourée de bâtiment historique, l’arbre joue un rôle emblématique et intemporel. Le noble végétal dressé devant l’édifice municipal rappelle le paysage culturel patrimonial de Pont-Rouge, fière de ses racines. -
L’abécéaire, 2015
Deux sentiers piétonniers ont été aménagés devant l'École de l'Amérique française à Gatineau afin d’accéder à l’entrée principale. Je propose une œuvre sculpturale composée de deux éléments distincts, un élément principal qui se déploie près du sentier ainsi qu’un élément de rappel placé à proximité de l’entrée. L’œuvre participe à l’accueil des élèves et des visiteurs. Face à la fenêtre de la bibliothèque, L’abécédaire est bien visible autant de l’intérieur que de l’extérieur de l’école. Comme un arbre et situé parmi ceux-ci devant l’école, la sculpture domine avec ces 18’ de hauteur. Elle se compose de deux îlots composés de trois branches d’aluminium groupées à la base de manière à former un tronc. Les branches s’entrouvrent et se déploient ensuite vers le ciel. Chacune de ses branches est chapeautée d’une lettre à laquelle est associée une image. J’ai choisi des images familières qui se réfèrent à la nature dont la ville partage la proximité. La lettre A est munie d’ailes ; la lettre B est associé à un bateau, évoquant le portage propre à l’histoire de la région ; le C est garni d’un cheval. Cet ensemble évoque aussi la forme d’un carrousel digne des jeux d’enfants. Le D est muni de doigts. Sur le E pointe une petite étoile. La branche du F se termine par une feuille. Celle-ci est colorée de vert aux reflets métallisés. Les enfants bénéficient d’une vue sur l’ensemble de l’œuvre. À quelques pas de la fenêtre de la bibliothèque, une feuille d’arbre est disposée au sommet d’une longue tige. Le vert qui la colore participe à la dynamique de la lecture : de la feuille à l’arbre ; de l’arbre à celle-ci ; de l’intérieur à l’extérieur. L’aluminium brossé des éléments sculpturaux s’harmonise à certaines pièces architecturales. Le vert des feuilles se démarque puisqu’il est complémentaire aux tons orangés du bâtiment. La certification Leed de l’école témoigne d’un souci écologique et durable du bâti. La sculpture rappelle ce lien privilégié et sensible de l’homme à la nature. Quatre pierres moraines, recueillies sur le site durant le chantier de construction, sont placées à proximité de la sculpture. In situ, ces pierres évoquentla nature des lieux ainsi que l’épisode de la mise en chantier de la Nouvelle école de Gatineau. Elles sont disposées de manière à former une petite placette à proximité du sentier piétonnier. Elles inscrivent un lieu de rencontre. Dans la rue de l’Amérique française, l’Abécédaire participe à l’identité francophone de ses jeunes et résidents du quartier. Ludique, elle témoigne de la vocation culturelle des lieux, de ce lieu d’apprentissage nécessaire à l’autonomie de l’enfant. Thème de la sculpture L’abécédaire met en valeur la vocation du lieu. L’école enseigne des savoirs dont l’apprentissage de l’écriture fait partie. Ainsi, face à la bibliothèque se trouve un arbre de mots. La lettre est un symbole de notre lien à la lecture. Apprendre à écrire des mots, à créer des phrases. S’approprier un élément de construction du langage qui donne accès à une expression de soi, de l’autre. La lettre est la base du mot, du langage, de la communication. Écrire et lire permet le partage d’idées, l’échange de savoirs. Les abécédaires ont été un support d’enseignement pour les enfants très répandu du xve au xixe siècle sous diverses variantes. Les abécédaires étaient les premiers textes laissés à la disposition des enfants pour leur propre usage. Wikipédia On retrouve six lettres et six images posées au bout de branches. Les associations d’images et de mots français sont simples et accessibles. L’abécédaire est une méthode d’apprentissage qui rend l’expérience de l’écriture amusante. Apprendre à écrire et former une lettre, ce n’est pas anodin. Utiliser ces symboles pour en faire des éléments de sculpture c’est aussi reconnaître le plaisir et la beauté de l’écriture. Dessiner une lettre c’est s’ouvrir aux mondes des images, aux mondes de la représentation. Écrire c’est construire des histoires ; animer des objets ; donner forme à l’imagination. Devant la vitrine de la bibliothèque, les étudiants profiteront de ce regard privilégié sur l’œuvre qui se déploie en façade. Des lettres se font objet d’art, objet qui révèle leur pouvoir d’expression. L’arbre est une image de l’individu et ses racines. L’éducation est au cœur du développement harmonieux de l’individu. Les branches forment une image qu’on associe souvent à l’étendue des connaissances. On reconnait dans la forme complète de l’arbre, l’épanouissement de chaque partie liée au tout. L’arbre joue le rôle de symbole, il représente la nature profonde, l’individu et la complexité de l’être. L’abécédaire est une représentation du savoir. La figure hybride d’arbre/abécédaire témoigne de cette association nécessaire à l’épanouissement de l’enfant, de l’individu dans la société, savoir et être. ‘’Le savoir-être’’. Le savoir-être (ou qualités personnelles) correspond à la capacité de produire des actions et des réactions adaptées à l’environnement humain et écologique. Wikipédia L’abécédaire est avant tout une œuvre fantaisiste. L’imagerie est accessible aux enfants tout en faisant écho à la nature et à la vocation des lieux. -
Le Roi Du Fleuve, 2014
Description formelle Il y a près de 150 ans, John Munn dirigeait un important chantier naval. La sculpture que je propose vise à commémorer John Munn dont les activités ont grandement contribuées au développement économique de la région, principalement du quartier Saint-Roch. L’oeuvre est installée sur le sentier près de la pointe du Parc John Munn de façon à être visible autant par les véhicules qui défilent sur les voies routières que par les promeneurs qui empruntent les trottoirs et les sentiers du parc. Portée par six piliers d’aluminium, la sculpture s’élève à quelques quinze pieds du niveau du sol. Faisant plus de vingt pieds de longueuer, la sculpture est inspirée de la charpente de grands voiliers du XIXe siècle. Elle se compose d’un jeu de membrures, d’arêtes, de vagues qui dessinent une seule et même pièce. Ajourée plutôt que pleine, la scupture fait valoir le dessin de conception, le plan qui se trouve en amont à tout projet de construction. La sculpture est montée sur pilotis qui rappelle les structures de bois temporaires qui servaient à maintenir en place les bateaux en chantier. Figure de proue à l’avant, le bateau suit un mouvement dynamique acheminé de façon organique vers une queue de poisson. La sculpture est faite d’aluminium au fini brossé. Miroitant, l’aluminium se teinte des couleurs environnantes. Argentée, cette couleur contribue à évoquer la richesse et la beauté du fleuve, l’eau, ses reflets. La sculpture conjugue des références symboliques et historiques témoignant de réalisations marquantes de John Munn. La figure de proue en silhouette représente celle du grand voilier Jeanie Johnston*. Le Roi du Fleuve, choisi pour titre, est le surnom de ce premier vapeur sillonnant le fleuve – Le John Munn . * Le Jeanie Johnston est un trois-mâts construit par John Munn en 1847. Une réplique à l’identique a été réalisée en Irlande en 202. Ce bateau fait la fierté des Irlandais car il symbolise l’espoir de 2500 immigrants irlandais qui ont traversé à son bord vers le Nouveau Monde – L’Amérique du Nord. Thème de la sculpture L’hybridité de la sculpture propose une lecture fantaisiste de la conception à la fabrication des bateaux. Comment les bateaux sont-ils propulsés dans l’eau? Ont-ils des jambes… comme le dit la chanson. L’homme s’est toujours inspiré de la nature pour inventer et bâtir. L’idée, qui précède aux savoirs techniques et à la science, émerge de l’imaginationet de l’observation du créateur. Le lien entre l’ossature d’un poisson et la charpente d’un bateau a certainement nourrit l’imaginaire de bien des architectes navals. Le métissage bateau/poisson évoque ces préceptes de la création: entre la pensée et le faire. Comme un poisson bondissant hors de l’eau, la vitalité évoquée par le mouvement du bateau/poisson est significative puisqu’elle nous rappelle la rivière qui bordait autrefois ces lieux. Dans un même ordre d’idée la figure de proue à l’avant, le Roi du fleuve semble accoster à l’entrée du parc et oriente le parcours. Propriétaire de chantier naval, John Munn a été apprécié par sa communauté. À grandeur d’homme, il a développé des projets de grandes tailles qui ont profondément marqué l’histoire. C’est pourquoi la sculpture se devait d’occuper l’espace par sa démesure. Monumental, le Roi du fleuve rappelle cette époque des grands chantiers. Il servira de repère pour les gens et animera le paysage de Saint-Roch. Les arbres qui entourent la sculpture participent à son aménagement spatial. Les branches sont un vaste réseau de lignes qui, comme on le sait, ont servi à la fabrication des charpentes navales. Selon le point de vue, certaines composantes de la sculpture vont apparaître ou disparaître dans le foisonnement des branches et des feuilles. Cette partie immergée dans le ciel contribue à l’aspect métaphysique de la sculpture commémorative. Transcendante, elle témoigne de ce pouvoir de mettre en oeuvre, de cette capacité de dépassement de John Munn. Celui qui a imaginé, construit, bâtit des choses plus grandes que nature . -
Totem, être de mémoire 2014-2015
Description formelle La Ville de Québec souligne les 50 ans de ses arrondissements historiques : Beauport ; Charlesbourg ; Sillery et Vieux-Québec. Quatre repères commémoratifs artistiques sont élaborés de manière à témoigner des particularités patrimoniales de chaque lieu. Ils sont constitués d’éléments figuratifs qui évoquent tour à tour le patrimoine bâti ; religieux et humain. On y retrouve aussi certains éléments qui rappellent les richesses naturelles ainsi que l’occupation principale des bâtisseurs spécifiques à chacun de ces territoires. 50 ans passés et nous laissons derrière nous l’empreinte de ‘’la suprématie des clochers’’ qui se trouvent au sommet de chaque sculpture comme témoin de notre héritage culturel et religieux. Les éléments figuratifs sont empilés comme un totem créant une figure hybride à la fois symbolique et mythique : pierre, roues, charrette, chevaux, maison, église, clocher, ailes et fougères… Mesurant près de deux mètres de hauteur par une largeur ne dépassant pas 36’’, chacune de ces sculptures est juchée sur un socle de pierres en forme de pyramide tronquée qui les surélève d’un peu plus d’un mètre du sol. Comme l’arbre et ses racines, la pierre est choisie, intégrée et travaillée de façon significative pour chaque lieu*. Les sculptures sont faites d’un assemblage de pièces découpées avec précision par procédé numérique dans l’aluminium : 5/8’’ d’épaisseur pour les pièces les plus basses qui supportent des pièces de 1/2’’ vers 1/4’’ pour celles situées au sommet. Elles sont ensuite soudées de manière à créer des volumes ajourés mettant en évidence la structure qui les compose. Les volumes, ainsi dessinés dans l’espace tridimensionnel à partir de jeux de lignes, se fondent selon le point de vue. La lumière du jour se dépose sur les entrelacements de lignes argentées. Comme un kaléidoscope, chaque interstice se colore des miroitements de l’aluminium et du paysage environnant. L’échelle humaine, de ces sculptures, invite à vivre une expérience sensible des lieux. L’idée de proximité est importante puisqu’elle engage le dialogue avec les gens. Ainsi, tour à tour ceux qui visiteront les quartiers patrimoniaux découvriront des similitudes entre chaque œuvre. Il est amusant de penser que les quatre œuvres ne seront pas données à voir en même temps. Seul l’exercice de la mémoire, nous permettra de saisir cet esprit de famille, cette parenté qui les unit. *Empreintes & mémoire, les arrondissements historiques de Sillery, Beauport et Charlesbourg. Texte de Suzel Brunel et Sylvie Lacroix. Les publications du Québec. p.160. *Les pierres à bâtir dans les constructions anciennes au Québec. Publié par Géologie Québec, 2003. Thème de la sculpture Les repères commémoratifs sont des marqueurs du temps, de l’histoire de la Ville de Québec et ses arrondissements historiques. Composés de figures imbriquées, ils évoquent cette communauté de gens fortement liée par leur histoire, par la famille, par leur métier. Chaque sculpture se compose d’images qui perdurent et s’inscrivent comme ancrages intemporelles de notre histoire. Elles participent indéniablement à notre identité québécoise. Faites par étagement, elles évoquent l’histoire des lieux et des gens d’ici : le début de la colonie ; les terrasses géologiques, les carrières de pierres ; l’agriculture ; la première voie carrossable ; l’implantation des villages, ses maisons et bâtiments religieux sans oublier ses liens à la nature : ses forêts et ses rivières. Les références proviennent d’une interprétation iconographique. Elles revêtent une charge identitaire spécifique à chaque site dont voici les principaux éléments. Le travail délicat et méticuleux de la sculpture ainsi que la base de pierres montées par un artisan maçon, font éloge au savoir-faire des artisans bâtisseurs de la Nouvelle-France et de ces ouvriers. Juchés sur les terrasses de la côte de Beauport et surplombant le fleuve, une route, des maisons, des chevaux, des églises, avec la nature ne font qu’un. La sculpture est déposée sur une base composée de bâtonnets de pierre Château-Richer 5 x 12’’ au fini éclaté. Cet ouvrage, de maçonnerie traditionnelle, souligne l’omniprésence des carrières de Beauport qui ont largement contribué au développement du patrimoine bâti ainsi qu’à l’économie de la région. D’abord, une charrette et sur celle-ci deux chevaux de trait qui servent d’assise à une maison ou un moulin chapeauté du Vieux-Couvent de la congrégation Notre-Dame. Au sommet du clocheton pointent des ailes d’anges et des fougères, clin d’œil au vrai totem indien qui conjugue des éléments animal et végétal. Les ailes rappellent la présence religieuse ou dans un autre ordre d’idée les plumes du costume indien. Placer au sommet de l’œuvre, la position des ailes suggère la forme symbolique de la victoire (emprunt iconographie classique de la femme ailée). L’image de la victoire souligne la position stratégique de Beauport notamment lors des tentatives d’intrusion des anglais en 1759. Denrées printanières des indiens, la fougère évoque aussi cette période de défrichage importante dans l’histoire de Beauport pour développer et bâtir des terres propices à l’agriculture. L’avenue Royale, première voie carrossable, est illustrée par la maison et aussi la charrette (le charretier et le forgeron) dont les roues, au motif d’engrenage, participent à la réflexion sur les épisodes industriels de la région (les ouvriers). Les chevaux de trait évoquent l’agriculture (le fermier), activité qui a été longtemps privilégiée. La nature sauvage est aussi tout près comme en témoigne la fougère (indiens, défricheurs et bucherons).Sillery Des tipis aux structures de bois ; des feuilles de chêne* aux canots, des canots à la maison des Jésuites ; de l’église Saint-Michel à cette végétation luxuriante qui semble déborder de son clocher. C’est ainsi que se distingue ce totem marqué par la présence des indiens ; des institutions religieuses ; de son paysage boisé et de la proximité du fleuve qui en a fait un lieu prisé. L’Église Saint-Michel au sommet de la sculpture pointe le ciel, icone de cet arrondissement historique. Orné de frêne, le clocher s’entremêle à la végétation qui occupe une place importante dans ce secteur. Deux feuilles de chêne soulignent l’apport important de cette essence noble utilisée dans la construction de navire notamment à Sillery Cove durant les années 1856. La sculpture est déposée sur un bloc de pierre fait de grès de Cacouna. Ce grès rappelle le grès de Sillery, pierre naturelle locale utilisée dans la construction. La pierre polie se teinte de vert, clin d’œil à la nature verdoyante. Chaque face est bordée dans le haut d’une tresse celtique gravée. Celle-ci évoque la présence des anglais ainsi que ces quelques cimetières qui ont succédé aux grands domaines. *Pour construire un navire moyen, il fallait 2,000 chênes de cents ans d’âge ou une forêt de cinquante acres (…). Il ne faut pas être surpris de constater la disparition de cette essence au Québec. Sillery, l’an Un, 1856. Service des archives de la Ville de Siller. Biblio. Nationale du Québec. 1981. P.65 Vieux-Québec La Basilique Notre-Dame, la Cathédrale Anglicane, la Maison Gervais-Beaudoin ; la Maison Joseph-Canac-dit-Marquis et le voilier – La Marie-Clarisse ont servi de références pour esquisser l’histoire du Vieux-Québec. La Maison Joseph-Canac-dit-Marquis et la Maison Gervais-Beaudoin, bordées de l’escalier Casse-cou témoignent de la partie haute et basse de la Ville construites sur et au bas de la falaise. Ces maisons témoignent de résidences urbaines de pierres datant du XIIIe avec ces murs pare-feu caractéristiques du Vieux-Québec. Des bateaux à voile se déploient sous la maison qui semble partagée entre le fleuve et ses sommets. L’œuvre est chapeautée par les deux incontournables Cathédrale Anglicane et Basilique Notre-Dame. Le socle est fait de pierre Saint-Marc. Pierre fréquemment utilisée dans la fabrication des bâtiments étatiques ou religieux du Vieux-Québec. L’idée de fortification, spécifique à cet arrondissement, est illustrée par un motif de créneau gravé dans le haut du socle. De plus, la zone destinée au texte commémoratif a la forme d’une fenêtre en ogive. Ce socle conserve la forme pyramidale mais, ces lignes sont légèrement arquées vers l’intérieur. Ce qui donne un caractère noble soulignant l’importance et la place privilégié du Vieux-Québec au cœur de la Ville. Charlesbourg Une clôture délimite un espace carré qui sert d’appui à deux vaches sur lequel est déposée une maison. Une petite grange entrecroise la façade de l’église St-Charles-de-Borromée. L’aménagement distinctif du Trait-carré a servi d’inspiration pour développer l’empilement des objets. Le village est construit autour d’un pâturage. C’est ainsi que la clôture s’est imposée pour marquer cette idée de clos. Les vaches qui s’y appuient témoigne de l’importance de la vocation agricole des lieux. La maison Ephrem Bédard a été choisie pour illustrer ces constructions modestes jouxtées d’une cuisine d’été ; faites de bois ; adaptées à nos conditions climatiques. Les bâtiments secondaires demeurent des traces importantes du passé rural. Un fragment de la grange Villeneuve-Pichette en est l’illustration. L’emboîtement des objets les uns les autres prend tout son sens dans cette sculpture. Il contribue à l’expression de cet arrondissement dont les assises résident sur ce village développé autour d’espace commun. La sculpture est déposée sur une base composée d’un bloc de pierre Calédonia. Cette pierre a été choisie pour sa surface tachetée au couleur de terre, brune, noire et grise. Des lignes gravées sur la surface suggèrent les constructions de pièce sur pièce de bois et soulignent l’importance du bois dans le bâti. -
Ondine, être rivière. 2014 Shipshaw, Saguenay
Description formelle Le Centre multiservice de Shipshaw est doté d’un seul étage qui épouse harmonieusement le paysage environnant. On a fait place à la noblesse des matériaux locaux : du bois et de la pierre. On a mis en valeur la présence de la lumière naturelle et la beauté du boisé dont les larges fenêtres partagent la proximité. Je propose une œuvre qui fait écho à la composition architecturale dont les espaces intérieurs dialoguent avec l’espace extérieur. Devant le bâtiment, la surface gazonnée est ponctuée de trois placettes circulaires couvertes de pierres de rivière. Au centre de chacune est disposée une pierre moraine de près de 3 tonnes et dont les dimensions varient de 3 x 3.5 x 2,5’. L’œuvre est inspiré des rivières et plus particulièrement du mouvement des ondes qui se forment à la surface de l’eau par la pluie ou le jeu du ricochet*. Ce mouvement est souligné par un sentier sinueux couvert de pierres de rivière qui traverse l’espace de l’œuvre du stationnement vers l’entrée. Vue de l’intérieur du hall, l’étalement de plans, créé les trois pierres, forme un paysage à la manière d’un tableau dont l’imagerie rappelle la topographie des lieux, le Fjord. Cinq sculptures au motif de feuilles et de poissons sont découpées dans l’aluminium ¾’’. Poissons et feuilles sont courbés, relevés, couchés ou pliés de manière à créer d’amusantes assises. Ces sculptures sont placées autour des pierres comme si elles suivaient le courant naturel dessiné par le mouvement de l’eau. Les sculptures faites d’aluminium ont un fini naturel brossé et offre des qualités de brillance et de lumière. Le fini naturel de l’aluminium et de la pierre s’harmonise aux matériaux choisis pour la construction du bâtiment. Devant le Centre Multiservice de Shipshaw, ces sculptures sont accueillantes, invitent à s’asseoir, à se grouper et à bavarder. Destiné à tous les âges, cet aménagement s’inscrit dans la tendance des salons urbains qui met fin à l’isolement des bancs publics en les regroupant pour créer une concentration de vie dans l’espace public* (ADUQ, Association du Design Urbain du Québec). Figurative et symbolique, la sculpture se décline en petits îlots poétiques et conviviaux. Elle propose une expérience kinesthésique des lieux en faisant écho à la rivière. Ondine, être rivière. Thème de la sculpture Les usagers du Centre multiservice de Shipshaw sont de tout âge. Ils y viennent principalement pour partager avec leurs amis des moments de loisirs. C’est pourquoi j’ai privilégié une composition sculpturale ludique. Les jeunes et les moins jeunes pourront emprunter le parcours de l’œuvre allant à la découverte de ses sculptures feuilles et poissons sur lesquelles on peut se poser. J’ai privilégié une imagerie simple et familière qui fait écho à l’architecture et à l’environnement : forêt, montagnes, rivières. Déposées au sol, les pierres rappellent selon le point de vue les montagnes du Fjord ou ces cailloux que l’on fait ricocher à la surface de l’eau. Les feuilles symbolisent la forêt qui occupe une place importante au cœur des activités sociales et économiques de Shipshaw. La truite et le saumon soulignent la vivacité des rivières. Chaque sculpture est ajourée de motifs de structure complexe dessinée à partir d’observation de la nature : ondes de l’eau ; nervures de feuilles. Les nervures de la feuille ou les arêtes de poisson normalement délicates et fragiles deviennent, à cette grande échelle, les charpentes de bancs sculptures. La dimension des feuilles et des poissons de près de 6’ nous fait vivre une expérience ludique à la manière d’Alice aux pays des merveilles. Qu’en est-il donc de notre rapport à la nature ? On se sent souvent petit ou parfois bien grand lorsque l’on tente de domestiquer la nature. Les sculptures sont disposées de manière à occuper davantage un plan horizontal du lieu qui s’harmonise avec les lignes du bâtiment sans faire ombrage à l’enseigne de la façade. L’hybridité des sculptures poissons-feuilles ; feuilles-poissons qui gravite autour de pierres participe à créer un espace dynamique qui invite à saisir l’ensemble de l’œuvre par une lecture circulaire ; un va-et-vient de l’une à l’autre, un mouvement. Les poissons, les feuilles semblent bondir, surgir ou se déposer au sol. L’usage de pierres de rivière participe à l’imagerie proposée. L’œuvre invite à jouer, à se poser, à prendre le temps. Celui du plaisir d’être ensemble, de se grouper. Ondine, être rivière prolonge le dialogue des espaces intérieurs vers les espaces extérieurs du Centre Multiservice de Shipshaw. Elle propose aussi un dialogue avec la nature. -
L’Étreinte. 2013
Habitations Jeanne-Mance, Montréal. La première oeuvre d’art publique, initié par le Bureau d’art publique de Montréal comportant un volet – médiation culturelle. Les résidents ont participé au processus créatif. Cinq regards sur l’art public. 8 décembre 2014. Capsule vidéo sur le projet: L’étreinte, une œuvre née d’une rencontre. 6 mars 2014. Voir aussi le blog qui documente l’ensemble de la réalisation http://etreinte-lucepelletier.blogspot.ca/ https://artpublic.ville.montreal.qc.ca/oeuvre/letreinte/ -
Ensemble C’est Tout. 2010
Centre d’hebergement Saint-Jean-Eudes, Charlesbourg En plein coeur de la ville, ces curieux visiteurs ont surpris bien du monde en venant s’abreuver à la fontaine dès le printemps venu! Description Le Centre d’hébergement Saint-Jean-Eudes est situé dans Charlesbourg sur une portion de terrain des Frères Eudistes. Les qualités de cette première résidence ont orienté le choix d’une seconde construction identique à la première. De plus, l’intégration harmonieuse d’une sculpture fontaine réalisée par l’artiste Michel Saulnier a amené les propriétaires à souhaiter une oeuvre d’art qui s’intègre au nouveau bâtiment et qui comporte aussi un élément ‘’eau’’. En considérant ces réflexions basées sur l’expérience humaine des lieux, je propose aussi une sculpture fontaine intitulée : Ensemble, c’est tout*. Les arbres centenaires du Centre d’hébergement Saint-Jean-Eudes donnent à ce lieu l’air noble des anciens jardins. Afin de préserver et de mettre en valeur ce cachet particulier, j’ai choisi d’aménager une fontaine d’inspiration classique taillée dans la pierre locale St-Marc afin que celle-ci s’intègre au contexte architectural et naturel. La pierre est bouchardée sur les parois verticales tandis que ses contours sont définis par un boudin rond et lisse. La fontaine est installée à proximité du nouveau bâtiment. Elle mesure huit pieds et demi de diamètre. Sa forme circulaire nous permet de se déplacer aisément tout autour. Au centre de celle-ci, l’eau déborde d’un petit bassin légèrement surélevé et glisse en douceur sur la pierre arrondie. Deux feuilles d’arbre argentées semblent jaillir du centre de la fontaine. Leur disposition symétrique nous laisse deviner la forme d’un papillon ou d’une fleur épanouie. La découpe dans l’aluminium révèle le motif complexe des nervures des feuilles. L’alternance des lignes sinueuses et des ajours donnent l’impression d’une fine dentelle. La sculpture ne fait pas ombrage à la nature environnante, au contraire, elle apparaît sous différents angles à travers ces nombreux interstices comme autant de petites fenêtres sur le paysage. Les arbres avoisinants et les objets sculpturaux se réflètent sur la surface de l’eau presque miroir du bassin central. Deux petites libellules et un poisson de près d’un pied effleurent cette surface. Un jeu d’ombres et de lumières modulent le second plateau animé par le mouvement de l’eau où deux poissons immergés contribuent à dynamiser cette installation ludique et poétique. Classique, la fontaine se compose d’éléments disposés de façon symétrique et équilibré afin d’inspirer l’idée d’harmonie de cette intégration artistique au bâtiment et au paysage environnant. * titre éponyme d’une oeuvre de Anna Gavalda, Édition Le dilettante,Paris, 2004. Thème de la sculpture L’esprit convivial et humain du Centre d’hébergement Saint-Jean-Eudes a inspiré la démarche de conception de ce projet. Les gens qui travaillent au Centre sont à l’écoute des besoins des personnes qui y logent. Ce qui m’a amené à saisir l’importance d’offrir une oeuvre artistique dont le thème s’inspire de l’idée d’harmonie. Je propose une placette accueillante, vivante et chaleureuse. Accessible, il est agréable de se déplacer autour afin d’en apprécier tous les points de vue. On s’y retrouve pour bavarder ou simplement pour se laisser bercer par le doux murmure de l’eau. Cet élément du mobilier urbain s’inscrit dans la tradition des anciens jardins. La fontaine est située au carrefour des sentiers piétonniers : celui qui mène au nouveau bâtiment et celui qui longe le site. Signalétique, elle désigne par ses motifs symboliques (les feuilles, les bourgeons, les libellules, les poissons) l’étang et le boisé. Elle invite à contempler et à apprécier la nature : sa diversité, sa vitalité. Les éléments qui composent cette fontaine proviennent d’images familières. La figure de la feuille magnifiée par la monumentalité rappelle la beauté singulière de chaque chose. Cette beauté apparaît quand on prend le temps d’observer, de sentir, d’écouter. Elle évoque cette façon d’aborder la vie avec tendresse comme le fît Le Petit Prince* et cette fleur devenue unique à ses yeux parce qu’il a pris le temps de l’apprivoiser… La sculpture fontaine invite à contempler, à savourer le présent et à profiter de chacun de ses instants qui animent la vie. Comme un feu de joie, elle a un pouvoir rassembleur qui nous amène à vivre une expérience sensible, unique. Le mouvement de l’eau, sa présence en fait un lieu propice au dialogue tout comme à la méditation. Ces dentelles de feuilles, de libellules, de poissons s’entremêlent à celles que décrivent les ondes de l’eau qui animent la surface. Ce chassé-croisé de l’organisation des structures végétales, aquatiques, animales ainsi que leurs similitudes nous rappellent les liens profonds qui unissent tous les êtres vivants. Ensemble, c’est tout. *Titre éponyme du livre de Anna Gavalda, 2004. Éd. Le Dillettante. -
Racines, 2009
Vocation des lieux : Poste de la Aluminium 3/4 » pour le tronc et aluminium 3/8 pour les branches Description Le nouveau poste de la Sûreté du Québec à Pont-Rouge se distingue par sa construction certifiée LEED qui respecte l’environnement naturel et le patrimoine culturel de la région. À l’extrémité nord-est de la façade du bâtiment sur le mur de parement de fibrociment, a été disposée une oeuvre dont le motif de l’arbre attire le regard et répond adéquatement à une lecture rapide du passant qui est davantage en voiture dans ce secteur. La silhouette d’un feuillu a été découpé au jet d’eau dans une plaque d’aluminium de 3/8’’ d’épaisseur pour les branches et 3/4’’ pour le tronc. Elle mesure un peu plus de trois mètres. L’aluminium brossé en atelier s’harmonise aux teintes de certains éléments architecturaux. Le tronc de l’arbre se détache de la paroi murale en suivant une légère courbe et s’achemine vers la pelouse à près d’un mètre du mur. À quelques pas de là, un autre élément appuyé au mur mais courbe à son sommet laisse croire que le tronc aurait traversé le sol de part en part. Cette résurgence du tronc évoque l’idée de racines. Monumentale, la sculpture occupe l’espace de façon dynamique et fluide en dépassant le cadre murale. En toute simplicité, l’oeuvre propose une signature écologique en harmonie avec le bâtiment et avec les gens qui habitent la région. Thème de la sculpture Au sein de la région de Portneuf, la forêt est la ressource la plus exploitée autant comme matière ligneuse ou acéricoles; que pour les activités de loisirs : randonnée, chasse, etc. L’idée d’évoquer la forêt s’est imposée afin de mettre en valeur ce lieu de vie que côtoie les gens de la région. L’équilibre entre la vie rurale et urbaine étant caractéristique du village de Pont-Rouge. La forme organique de l’arbre crée un pont significatif voire même un trait-d’union entre le bâtiment et la nature environnante. Le tronc est ancré à l’avant du bâtiment dont une racine semble jaillir du sol à quelques pieds de là. Dans la nature, l’arbre provient de la terre. Celui proposé ici emprunte cette même logique. L’alternance de lecture de la terre au mur, du bâti à la nature apporte une réflexion sur le rapport de l’homme à la nature, de la nature à la culture.L’architecture a été réalisée dans une démarche de respect des lieux et l’oeuvre contribue et met en valeur cette intention culturelle. La démarche du bâtiment comme de l’oeuvre est de s’intégrer. Se faire des racines c’est choisir un lieu pour y demeurer, c’est faire partie d’un environnement comme d’une communauté. L’oeuvre Racines souligne l’idée d’intégration harmonieuse de ces liens qui nous unissent tous ensemble. Dans un tel contexte, sur le poste de la SQ, l’oeuvre exprime ces rapports d’équilibre entre les individus, cette conscience des autres comme des règnes vivants. -
Le Sous-Bois, 2009
L’industrie forestière et acéricole occupe une place importante dans la région de Sainte-Perpétue. De plus, nombreux lacs et rivières font le bonheur des adeptes de chasses et de pêches qui y retrouvent en abondance la truite mouchetée et l’orignal. Deux maisons d’hébergement occupent le centre du village et sont reliées par un sentier pédestre. Cette voie donnera bientôt accès à l’église et au centre des loisirs. Ainsi, petits et grands auront l’occasion de se voir et d’échanger quelques mots à ce carrefour piétonnier. L’oeuvre ‘’le sous-bois’’ occupe la croisée des chemins propices aux rencontres. C’est le thème de la forêt qui a inspiré ce projet. Quatre îlots d’éléments sculpturaux faits d’aluminium alternent aux voies piétonnières et évoquent l’idée d’une signalisation dont les images poétiques s’interpellent l’une et l’autre et font écho au paysage naturel environnant. Hiver comme été, la verticalité de cette installation sculpturale permet de profiter de tous ces points de vue : éloignés ou rapprochés. Chaque îlot mesure près de trois mètres de hauteur et est composé de trois tiges qui se déploient en leur sommet comme un bouquet. Certaines extrémités de tiges légèrement recourbées sont munies de grandes feuilles de bouleau ou de peuplier; les autres s’acheminent vers de petites silhouettes découpées suivant la forme de truite, d’orignal, de feuille d’érable et de fougère. Les larges feuilles, comme de petites tonnelles, créent des zones ombragées. La lumière traverse en douceur les motifs ajourés faisant place au sol à un petit théâtre de silhouettes. À l’abri du soleil, les gens profitent de ce lieu paisible bercés par les images; celles de la vie qui s’anime autour d’eux et avec eux. Thème de la sculpture L’installation sculpturale que je propose est composée de repères visuels familiers inspirés de la forêt dont les villageois de Sainte-Perpétue partagent la proximité. Guidée par l’idée du sous-bois, cette installation sculpturale forme une petite placette où il est bon s’asseoir et se détendre en toute quiétude. À l’abri du soleil et du vent, le sous-bois nous permet de savourer la douce causerie des bruissements de la vie en forêt, ses feuilles qui frétillent, ses oiseaux… L’installation reprend ce thème en proposant un ensemble de feuilles d’arbre surdimensionnées qui font de cette croisée de chemin un lieu apaisant et accueillant. Comme dans un sous-bois, on s’installe sous un couvert végétal à laquelle ont été ajoutées des silhouettes d’orignaux, de truites et de feuilles. L’alternance ludique de ces motifs exprime l’interrelation harmonieuse des règnes vivants (animal, végétal et humain) nécessaire à la vie. Les nervures particulières à chaque espèce végétale accentuées dans l’oeuvre sont découpées dans l’aluminium comme une dentelle finement tissée. Comme dans la nature, on retrouve ces jeux d’équilibre et de force entre lourdeur et légèreté, entre monumental et délicat. Chaque jour au gré des heures, les gens profiteront de l’oeuvre sous-bois avec ses ombres et ses lumières qui se déploient au sol comme de petites fenêtres qui s’animent à chaque instant. -
Être Rivière,2009. Musée De La Gaspésie, Gaspé
En bordure de la rivière, parmi les arbres centenaires, les hautes herbes et les fleurs sauvages est installé un banc sculpture inspiré de son environnement naturel.* Le banc a le profilé du récamier auquel est juxtaposée une chaise. La figure du poisson épouse cette forme particulière. Ludique, on se pose sur ce banc seul, à deux ou en groupe de trois ou quatre. On peut y expérimenter les positions assises ou allongées. Les plaques d’aluminium qui composent le banc ont 3/4’’ d’épaisseur et sont taillées avec précisions par contrôle numérique. Une arête centrale est soudée sous le banc, elle cintre et consolide les courbures. Les pattes de soutien reprennent le motif du poisson et donne l’impression de jaillir du sol. Ce banc est conçu de façon à suivre les formes du corps. Les motifs perforés dans l’aluminium apporte un effet de légèreté au banc/sculpture tout en contribuant à l’égouttement de la neige et de la pluie. Ce banc sculpture s’intègre au lieu par ces jeux d’alternance inspirés de la nature : entre lourdeur et légèreté, entre monumental et délicat. Tel un sous-bois, les rayons lumineux du soleil traversent cette construction très ajourée et animent le sol d’un tapis d’ombre et de lumière. – -
Être rivière, 2008. Parc linéaire de la rivière Saint-Charles.
Ce banc emprunte la figure du poisson, la truite plus spécifiquement, qui joue ici un rôle symbolique, celui d’exprimer la vitalité de la rivière et d’évoquer la beauté des richesses naturelles du Québec. La forme du poisson et ses arêtes ont servi de prétexte pour créer un jeu de lignes organiques et sinueuses qui évoque aussi les vagues et les ondes de l’eau. Le motif des arêtes du poisson participe à l’idée d’hybridité entre les différentes structures : celle du poisson à celle du banc; celle de la colonne vertébrale de l’homme à celle du poisson. Ce chassé-croisé des structures propose une réflexion sur les liens indéfectibles entre l’homme et la nature, entre la nature et la culture. Un banc poisson est une image simple qui joue le rôle de figure iconique. Ce banc sculpture dévoile la rivière en tant que lieu dont la fonction première est d’être l’habitat naturel de tout un écosystème autour duquel gravite et s’intègre l’espace urbain. Assis ou couché, le promeneur prendra plaisir à savourer l’instant au creux de ce banc poisson qui invite à la rêverie. Sur ce banc, on n’est jamais seul, deux poissons semblent clapoter évoquant les beautés de la rivière. Le passant s’y repose, tout ouïe à cette douce causerie. Être rivière. -
Le Sentier, 2008
Lorsqu’on se dirige vers la Salle Dussault, on passe par la Polyvalente de Thetford Mines. L’un de ses corridors sert aussi de hall à la salle de spectacle. À chaque extrémité des neuf rangées de casiers des étudiants, sur des surfaces faisant près d’un mètre par deux mètres, ont été installés des panneaux dont le chatoiement des traitements de l’aluminium brossé, poli et gravé est mis en valeur par la complémentarité des couleurs : bleu et jaune. J’ai privilégié le motif de l’arbre dont la verticalité du sujet fait écho aux colonnes architecturales qui partagent l’autre côté de ce passage. Sept silhouettes d’arbre ont été taillées dans l’aluminium. Comme un bas-relief, l’écorce y est gravée par un procédé numérique. Le motif de l’écorce résulte d’un travail à partir de documents photographiques. Ces découpes, légèrement polies, miroitent au centre de sept panneaux d’aluminium brossé. Deux de ces arbres ont les cimes dirigées vers le bas comme des racines. Sur les autres panneaux, les cimes ascendantes des arbres se détachent des couleurs irisées jaune ou bleu. Deux sérigraphies complètent cette installation murale. L’une, dans les tons de bleu, présente un arbre muni de racines ayant la forme d’une main. L’autre dans les tons de jaune, dévoile la même image inversée. L’arbre devient racine et la main devient l’arbre. Ces inversions, clés de lecture de la murale, donnent le rythme à ce parcours. Ainsi, l’alternance du motif (arbre et racine), de ces couleurs (bleu et jaune) et de ces textures (brossées et gravées) propose une occupation dynamique du corridor de la Polyvalente. Ludique, la lecture de cette oeuvre se fait par ces jeux de va-et-vient entre les éléments de construction et les symboles. Le sentier s’anime sensible à chaque instant aux miroitements colorés des passants. Thème de la sculpture La thématique, de cette intégration artistique murale, gravite autour de la figure archétypale de l’arbre : entre ciel et terre; entre cime et racine; entre les creux et les reliefs de l’écorce; entre l’homme et la nature. Enraciné solidement à la terre, l’arbre est un symbole de vie et de sagesse. L’image de l’arbre inversé ‘’est le signe de la co-existence, dans l’archétype de l’Arbre, ou schème de la réciprocité cyclique ’’ *. Deux sérigraphies empruntent au style des planches encyclopédiques afin de nous introduire à l’idée de questionnement. Sur l’une, une main est munie de racines. Sur l’autre, un arbre a pour racines une main. Ces dessins proposent l’alternance des racines humaines et végétales comme idée d’une intégration harmonieuse de l’homme et des règnes vivants. La richesse des savoirs de l’homme lui permet de contribuer à l’équilibre de la vie ! La répétition du motif de l’arbre crée une présence silencieuse et apaisante qui nous retire, un instant, de la cohue des activités courantes. Aire de circulation entre les heures de cours, à la récréation ou les soirs de spectacle, cette allée se veut accueillante comme un hôte au visage doux et familier. Le motif répété de l’arbre ponctue la marche de celui qui déambule comme une pulsation de vie. Le sentier est un lieu de rencontre de tous les instants à l’image de ces allées et venues, de ces cimes et de ces racines qui modulent chacun de nos pas. * Gilbert Durand. L’imagination symbolique. Paris, P.U.F., 1966. -
Transmission, 2007
Description De l’extérieur, lorsqu’on regarde le nouveau pavillon du Centre de formation CRIFA, on aperçoit une grande feuille d’arbre au travers des fenêtres centrales. Cette feuille dorée, de près de trois mètres, a une courbure et un motif qui créent un effet de légèreté. Cet élément organique, fait d’aluminium anodisé, a un rôle signalétique qui s’harmonise à la structure des fenêtres tout en témoignant de la vocation des lieux. En pénétrant le hall d’entrée du CRIFA, on remarque que l’installation sculpturale proposée se déploie en trois zones distinctes. Ainsi, une feuille d’arbre est suspendue au plafond et est placée de façon à offrir un point de vue intéressant de l’extérieur et de l’intérieur. Elle cadre avec le centre de la paroi vitrée. Devant nous, une main/feuille argentée occupe une portion du mur en haut du comptoir à café. Ces objets offrent des points de vue intéressants aussi depuis la mezzanine. Cinq fleurs participent à l’effet de fluidité et de circularité souhaitées entre chacun des objets. Trois d’entre elles sont placées sur la portion de mur latéral droit entre les fenêtres de la mezzanine et deux autres occupent le centre des objets main/feuille et feuille. Chacun des éléments composant cette installation a été réalisé en s’inspirant de la feuille d’arbre. Ces lignes fines de structure caractéristiques des feuilles deviennent la charpente des objets dont les interstices ont été taillés de façon à créer des motifs ajourés. La lumière traverse ces oeuvres et leurs perforations créent une ombre organique au sol dont l’effet évoque celui d’un sous-bois. Les objets décuplent leur pouvoir d’occuper l’espace avec ces jeux d’ombre provoqués par la chaude lumière qui se mire sur les subtiles teintes des métaux : dorée, argentée et champagne. Le rapport entre l’homme et la nature est au coeur des activités du CRIFA. Ce jeu de va-et-vient entre une main, une feuille et quelques fleurs suggère un dialogue entre chacun des éléments. Ce mouvement de lecture nous introduit à l’idée de circularité qui évoque celle des cycles de la vie, fruits d’une transmission des savoirs innés, acquis et encore à découvrir. Thème de la sculpture Le début de la botanique au Canada correspond avec la période de conquête du Nouveau Monde*. À cette époque, les connaissances des végétaux nous parviennent des requêtes de la noblesse du XVIIe à l’affût de découvertes et de voluptés nouvelles. Soumises à l’examen des sens, les premières expériences scientifiques consistaient à goûter, humer, observer une plante, sa structure, ses couleurs en plus d’en rechercher les vertus médicinales. Signe de richesse, on étale ces savantes trouvailles : horticoles, potagères, médicales. Superbe et délicieux, le règne végétal éveille encore et toujours de belles passions! Aménager et construire un jardin, cultiver et entretenir les plantes est le fruit de la transmission des savoirs, d’abord privilège des jardiniers et de leur fils qui travaillaient pour la royauté. Ces savoirs, appuyés par les sciences, se sont affinés et ces enseignements se poursuivent aujourd’hui comme en témoignent le Centre de formation CRIFA et la richesse des disciplines : horticulture ornementale, aménagements paysagers, fleuristerie. La sculpture que je propose s’intègre au lieu par des jeux d’alternance et d’équilibre comme on le retrouve dans la nature entre l’ombre et la lumière, la lourdeur et la légèreté, le monumental et le délicat. Les objets sont inspirés de la nature, de la beauté conjuguée de sa force et de sa fragilité. Composés comme une dentelle finement tissée, ces objets évoquent à la fois les veines de la main et celles de la feuille, comme symbole du lien intime de l’homme et de la nature. L’image de la main nous rappelle aussi – l’empreinte écologique, l’influence de l’homme. Cette mesure qui nous permet de maintenir l’équilibre des écosystèmes. Associée ainsi la main, la feuille, les fleurs, cette installation évoque le rapport sensible et délicat de transmission des savoirs et de la vie. Communiquer les savoirs botaniques aux générations futures c’est participer à l’enrichissement et à la sauvegarde d’une culture de notre environnement. -
La Veilleuse, 2007 (Visualisation 3D/Concept)
Université de Sherbrooke, Sherbrooke (QC) Vocation des lieux : pavillon des sciences de la vie Aluminium; base en béton; éclairage led. Description Lorsqu’on accède de l’extérieur au Pavillon des Sciences de la vie, se dresse sur la gauche une sculpture monumentale de forme organique faite en aluminium. L’aluminium fait écho à certains éléments du bâtiment tout en évoquant le high-tech lié de près au monde des sciences. La verticalité de la sculpture et sa forme sinueuse participent à une complémentarité formelle avec les cheminées de ventilation; avec les courbes de la paroi fenestrée de l’atrium, de la terrasse et du chemin qui y mène. La sculpture mesure six mètres et se dresse en une longue tige qui se termine en spirale comme un jeune spécimen de fougère. Le sommet est entièrement couvert d’écailles comme celles d’un poisson évoquant à la fois les règnes: végétal et animal. La tige est formée de six facettes dont les latérales sont divisées par une arête centrale où alternent de petites demi-sphères en relief. Si l’on s’approche, chaque sphère est en fait une représentation de coquillage. Le soir, la veilleuse s’allume à la tombée du jour. La tête de la sculpture est éclairée de l’intérieur d’où émane une lumière blanche, qui glisse le long des parois des écailles ainsi que sous les sphères. Cette lumière suit le rythme d’une douce pulsation jouant avec les intensités lumineuses et les tonalités de blancs chauds et froids. La sculpture, comme une veilleuse projette au sol une lumière. Celle-ci change de couleurs décrivant des variations de bleus qui, comme un poème, prête vie à de nouvelles images : la mer, le ciel, l’infini. Cet élément de composition révèle une analogie avec l’outillage technogique qui assiste le regard du scientifique lui permettant d’accéder à la diversité des formes de la vie qui se dévoile sous la lumière. Figure des sciences de la vie, la veilleuse demeure simple et à la fois complexe par ses détails et la diversité des contenus se référant à la vie qui l’anime. La veilleuse s’active selon un cycle diurne et nocturne, clin d’oeil à la photosynthèse, mais surtout à l’image de la vie qui suit les cycles du temps. Le chercheur sous la veilleuse se table à l’affût des idées nouvelles. Thème de la sculpture J’ai recherché dans un premier temps, une forme qui évoque la vie, le monde organique et le mouvement. La spirale symbolise bien cette idée par la révolution de la courbe autour d’un point concentrique dont elle s’écarte de plus en plus. Plusieurs formes vivantes adoptent la spirale comme structure par exemple certains coquillages ou certains organismes unicellulaires, mais encore, la spirale est aussi la configuration des forces des éléments et ces possibles infinis : les remous de l’eau; les cyclones; les galaxies. La sculpture proposée aux allures de fougère évoque la nature savante avec ses constructions de formes géométriques de la vie. L’enroulement de la vie lente et continue qui s’élance. À ce propos, la fougère est un spécimen de prédilection dans l’analyse de la dimension évolutive des formes vivantes. Objet d’observation pour l’étudiant ou le visiteur, cette sculpture combine un étrange amalgame entre les éléments architecturaux des lieux, la technologie et la nature ! Belle découverte, l’époque dévonienne se nomme aussi âge des fougères. Mais que dire de celle-ci dont la nature hybride et pulsative témoigne de l’âge des technologies et qui, de son oeil lumineux pointe l’infini ? La monumentalité de la sculpture et ces disproportions avec le réel servent d’illustration des rapports différenciés de l’analyse en biologie et des résolutions d’échelle. Cette sculpture d’aluminium munie d’écailles, de coquillages ou de sporanges lumineux évoque tour à tour les technologies, la biologie, la culture et la nature. Les sporanges, système de reproduction des fougères, sont remplacés par des petits coquillages disposés le long de la tige de la sculpture. Le soir venu, comme des petites lentilles, ces formes se découpent sur un halo lumineux dont l’intensité varie de façon très subtile. La lumière appuie cette image des mécanismes de transmission de la vie. Elle s’épand aussi sous les écailles de la tête inspirant, expirant des scintillements monochromes de blanc. De son oeil, la sculpture projette au sol des variations de teintes lumineuses : passant des bleus de mer aux bleus azurés. Ces nouvelles évocations s’interposent à l’idée de dissémination de la sporée. Elle vient rompre la simplicité des liens témoignant de ces brisures, de ces incertitudes nécessaires à l’avancement de la recherche. Elle ajoute à la dimension de recherche et ses résonnances multiples que l’oeuvre tend à produire. La lumière qui émane de la veilleuse évoque la réflexion, l’intimité du regard du chercheur, de celui qui analyse. Image de la présence et de la vivacité de l’esprit, sous la lumière jaillit un monde infini de découvertes. -
Bicorne, 2003 Théâtre De La Dame De Coeur, Upton (QC)
Les volumes sont réalisés à partir du soudage et de l’assemblage des différents éléments taillés dans la tôle de cuivre. Une fois complété, l’objet sera oxydé par un procédé chimique de manière à s’harmoniser avec les différentes teintes du bâtiment. L’objet est déposé sur le faîte de l’extrémité du mur qui devance l’entrée du bâtiment. Il y est juché sur six pattes qui lui servent d’assises. Cette pièce mesure 72 pouces de longueur, trente six pouces de hauteur et dix huit pouces d’épaisseur. Les noms des donateurs seront gravés sur une plaque d’aluminium de 6 par 12 pouces et est posée discrètement sur l’une des parois de ce même mur. Cette sculpture se caractérise par le détail apporté à la variété des textures. On y décèle des éléments mi-terrestres, mi-marins, évocant à la fois la nature et la culture (rapport privilégié dans l’ensemble de ma recherche artistique). Posée à l’entrée du C.I.M.B.A.D., elle a un rôle signalétique. L’oeuvre gagnera à être éclairée afin de bénéficier des qualités de la silhouette de son ombre portée. Thème de la sculpture Deux figures ont été combinées de façon fantaisiste dans ce projet. La figure du bateau s’imposait comme illustration du nom du bâtiment C.I.M.B.A.D. et en tant que signe du voyage dans le monde merveilleux du spectacle et de la création. Ce bateau à six pattes rappelle le monde imaginaire de l’enfant : – S’ils n’en avaient pas, ils ne marcheraient pas ! comme le dit la chanson. L’insecte révèle le monde fascinant du microcosme. Il témoigne du plaisir que nous procure les jeux d’échelles ceux de la miniature à la surdimension. J’ai choisi la sauterelle, c’est un insecte familier et commun dans la région. Elle semble se déplacer avec beaucoup de souplesse et de légèreté. Portée sur ces longues échasses, telle une marionnette géante, la sauterelle représentée se combine à de curieux attributs marins. C’est ainsi que le jumelage d’un bateau à une sauterelle a généré une forme inédite qui me paraît joindre plusieurs aspects de la vocation du C.IM.B.A.D. Bicorne témoigne de l’hybridité de la création du Théâtre de la Dame de Coeur et de son pouvoir de nous transporter du réel au delà de celui-ci. Topic of the Bicorne sculpture. Two figures were combined in a whimsical way in this project. The figure of the boat was essential like illustration of the name of building C.I.M.B.A.D. and as a sign of the voyage in the marvellous world of the spectacle and creation. This boat with six legs points out the imaginary world of the child: – If they did not have any, they would not go! like the song says it. The insect reveals the attractive world of microcosm. It testifies to the pleasure that us gets the sets of scales those of the miniature to the oversize. I chose the grasshopper, it is a familiar and common insect in the area. It seems to move with much flexibility and lightness. Related to these long stilts, a such giant puppet, the grasshopper represented combines with curious marine attributes. Thus the twinning of a boat to a grasshopper generated a new form which appears me to join several aspects of the vocation of the C.IM.B.A.D. Bicornuate testifies to the hybridity of the creation of the Theatre of the Injury of Heart and its capacity to transport us reality beyond this one. Technical description copper was used for the realization of this external sculpture. Copper is a non-ferrous metal which does not require any maintenance. Volumes are carried out starting from the welding and of the assembly of the various elements cut in copper sheet. The object was oxidized by a chemical process so as to be harmonized with the various colours of the building. This sculpture is posed on the ridge of the wall which precedes the entry of the Center of interpretation of the puppet Baroque Desjardins (CIMBAD). It plays a descriptive part thus. This part measures 72 inches length, thirty-six inches height and eighteen inches thickness. -
Doigté, 2004
Description Une feuille d’acier inoxydable satinée est découpée au laser décrivant la silhouette d’une main qui est ici jumelée à celle d’une fougère. Des perforations ajourent la découpe et créent des ombres portées sur le mur qui agrémentent l’objet. Travaillées comme un bas-relief, certaines nervures composantes de l’objet sont accentuées par le pliage de la tôle. Une structure légère faite de tiges en acier est disposée à l’arrière de l’objet de manière à cintrer les parties galbées et à renforcir la sculpture. Cette même structure sert de zone d’ancrage de la pièce au mur. La sculpture représente une forme hybride, à la fois main et feuille, DOIGTÉ révèle le lien essentiel de l’homme à la nature. Sur la tôle de fins dessins sont gravés au laser montrant le derme de la feuille. Quelques perforations circulaires, fruits de la fougère, se jumellent à la densité des détails souhaités. La sculpture mesure 2.4 m x 1 m x 0.5 m et est ancrée sur la paroi avant du mur de l’entrée principale du nouveau bâtiment de l’école d’enseignement technique. L’acier inoxydable présente de belles qualités plastiques et offre une très grande résistance aux intempéries. Il ne nécessite donc aucun entretien. Thème de la sculpture Dans l’enceinte d’un atelier la main est le centre des manœuvres : fragile, complexe et sophistiquée, la mécanique de la main construit plus grand et plus fort qu’elle. Ce rapport de proportion et de force est la source du questionnement de l’œuvre doigté. L’étudiant en mécanique apprend à utiliser et à protéger ses mains cet outil de travail à la fois indispensable et vulnérable. Une feuille de fougère prend la forme de la main, l’oeuvre hybride offre la liberté de la lecture de ces multiples points de vue. Une main apparaît dans une feuille de fougère comme une déviation trans-humaine. La mécanique de la main se combine à la nature qui prend ici la forme d’une feuille. Les deux aspects s’équilibrent dans une dualité de force et de sensibilité. La sculpture est placée légèrement en déséquilibre pour suggérer un mouvement naturel et dynamique. Par sa couleur, elle se détache nettement du mur tout en s’harmonisant avec les tonalités du bâtiment et son environnement naturel. Cette représentation conceptuelle et métaphorique utilise le langage simple des associations qui initie une compréhension graduelle – chaque jour changeante – chez ceux qui la côtoient quotidiennement. Le dépassement de l’œuvre de la nature par l’expansion mécanique demande de nous tous du doigté : une délicatesse écologique sans doute mais aussi une certaine prudence et reconnaissance de notre propre fragilité. Topic of the Doigté In the enclosure of a workshop the hand is the center of the manipulation : fragile, complex and sophisticated, the mechanics of the hand builds larger and more extremely than it. This report/ratio of proportion and force is the source of the questioning of this sculpture. The student in mechanics learns how to use and protect his hands this working tool at the same time essential and vulnerable. A sheet of fern takes the shape of the hand, the sculpture hybrid offer the freedom of the reading from these multiple points of view. The going beyond of the sculpture of nature by the mechanical expansion requires of us all of the tact: an ecological delicacy undoubtedly, but also a certain prudence and recognition of our own brittleness. Technical description A stainless steel sheet glossed is cut out with the laser. Perforations perforate cutting. Worked like a low-relief, certain component veins of the object are accentuated by the folding of sheet. On sheet of fine drawings are engraved with the laser evoking the derm of the sheet. The sculpture measures 2.4 m X 1 m X 0.5 -
Le leurre, 2004 – The Lure
Description formelle De légers reliefs ponctuent la surface murale du hall d’entrée et de l’aire de repos. Ce sont trois grandes photographies enchâssées dans des boîtiers circulaires qui atteignent 150cm de diamètre par 25cm de profondeur. Ces boîtiers géométriques d’aspect high tech sont construits de façon à suggérer l’objectif d’un microscope. Les boîtiers sont constitués des parties suivantes : une photographie sous verre plat; un système d’éclairage*; un cadrage en aluminium; un verre bombée. Une photographie est introduite à l’intérieur d’un cadre circulaire et est éclairée de l’intérieur par un néon. Les photographies de grand format mettent en scène des objets qui ont la forme d’une main humaine. Les objets ‘’mains’’ ont été construits essentiellement de végétaux. Ils sont disposés comme des végétaux dans le lieu de cueillette pour l’instant photographique. Les cadres circulaires sont coulés en aluminium et protégés de l’oxydation par un verni. Ils sont brossés et légèrement polis. Une surface de verre bombée d’une profondeur de 10cm et d’un diamètre de 1m complète le cadre. Le verre protège la photographie tout en évocant la lentille du microscope. Thème de la sculpture Cette installation est inspirée de l’idée d’objet d’études propre au domaine des sciences notamment de la biotechnologie. Un instrument de précision a été simulée par la construction d’une fausse lentille de microscope de dimension démesurée. Intrigant, cet objet nous incite à s’approcher afin de voir de plus près ce qui s’y trouve. Ce dispositif visuel sert d’introduction à trois photographies qui évoquent de façon poétique un métissage de l’homme et de la nature. Les photographies montrent des objets hybrides qui ont la forme de la main humaine. Ils sont construits essentiellement de végétaux : céréale (maïs); plante sauvage (plantain); arbre (hêtre). Ces objets ont la taille d’une main humaine. Introduits dans la nature, ils ont ensuite été photographiés. L’agrandissement des photographies redimensionne de nouveau cet objet d’études de manière à suggérer l’idée de grossissement provoquée par une lentille révélant ainsi la minutie des détails. La main a été choisie pour symboliser la présence humaine dans l’environnement. Elle représente aussi le travail, la communication et l’échange: fabriqué à la main, un signe de la main, main dans la main. Ces inventions végétales sont d’une troublante vraisemblance. L’hybridité de l’objet provient-elle d’une mutation naturelle ou de manipulation génétique? Le regard analytique porté sur une chose suscite le questionnement et renouvelle sans cesse notre savoir. Il en est de même avec celui qui étudie en science. Sa curiosité éveillée lui fait appréhender différemment le réel, faisant basculer toutes certitudes, l’initiant à de nouveaux savoirs qu’on ne saurait même envisager. Cette installation présente des images apaisantes digne d’une aire de repos. Tout comme la nature, le thème proposé s’offre à la contemplation ou à la réfléxion. Topic of work the lure This installation is inspired by the idea of object of studies specific to the field of sciences in particular of biotechnology. An instrument of precision was simulated by the construction of a false lens of microscope of disproportionate size. The photographs show hybrid objects which have the shape of the human hand. They are primarily built plants. The enlarging of the photographs redimensionne this object of studies so as to suggest again the idea of enlargement caused by a lens revealing the meticulousness of the details thus. These vegetable inventions are of a disconcerting probability. Does the hybridity of the object come from a natural change or genetic engineering? Technical description Three photographs are enchased in circular cases of 150cm of diameter by 25cm of depth. The cases are consisted of the following parts: a photograph under flat glass; a luminous box; an aluminium framing; glass curvature. The round frames run out of aluminium and are protected from oxidation by varnished. They are brushed and slightly polished. A surface of glass curvature a depth of 10cm and a diameter of 1m supplements the framework. -
Sans titre , 2002 Centre De Transport De Boucherville (QC)
Description formelle Les volumes sont réalisés à partir du soudage et de l’assemblage de feuilles de cuivre. Le cuivre, en plus d’offrir multiples qualités plastiques, est un métal non ferreux, qui ne nécessite aucun entretien. Il s’oxyde avec le temps affichant une teinte verdâtre. Cette teinte contribue à l’imagerie proposée. Le panneau signalétique que l’on retrouve au dessus des camions de la voirie a guidé la disposition des divers éléments. Une tige relie une fleur à une pointe de flèche. Cette tige est garnie de quelques feuilles alternes. Sur l’une d’entre elles, une voiture garnie d’un bourgeon de fleur, fait fière allure chapeautée d’une autre petite feuille. Cet assemblage mesure 210 x 70 x 40 cm et sera ancré sur la marquise de l’entrée principale de l’édifice du Centre de services de Boucherville (MTQ). Thème de la sculpture C’est la fluidité de la circulation routière combinée à l’idée de déplacement, de transport qui m‘ont inspiré le thème de la sculpture. Une fleur stylisée évoque la centaurée jacée qui se retrouve essentiellement en Montérégie. Cette fleur, qui a élu domicile en bordures des chemins et qui les emprunte parfois pour s’établir ailleurs, m‘a paru toute désignée pour participer à la symbolique d’un Centre de transport. Sur sa tige une voiture pollénise, tel un insecte, en sillonnant ce trajet particulier. Soutenue à son pare-brise, une petite feuille se courbe comme une voile gonflée par le vent. La pointe d’une flèche complète ce parcours. Une fleur, une voiture, une flèche; un ensemble qui prend tout son sens dans ce va-et-vient perpétuel entre les éléments. Une voiture file sur cette voie qui lie l’homme à la nature; la nature à la culture. Chacun partage cette réalité et s’en accomode aussi fort bien comme le témoigne parfois cette nature intrépide… Topic of the sculpture It is the fluidity of the road traffic combined with the idea of displacement, of transport which m`a inspired the topic of the sculpture. A stylized flower evokes the jacée centaury which is found primarily in Montérégie. This flower, which elected residence in edge of the ways and which borrows them sometimes to be established elsewhere, m`a appeared very indicated to take part in the symbolic system of a Center of transport. On its stem a car pollinates, a such insect, by furrowing this particular way. Supported with its windshield, a small sheet is curved like a sail inflated by the wind. The point of an arrow supplements this course. A flower, a car, an arrow; a unit which takes all its direction in this perpetual to and from between the elements. A car slips by on this way which binds the man to nature; nature with the culture. Each one shares this reality and puts up with it also extremely well as sometimes this intrepid nature testifies it… Technical description Volumes are carried out starting from the welding and of the assembly of copper sheets. Colours of green fruit of oxidation contribute to the imagery suggested. The descriptive panel that one finds with the top of the trucks of the roadway system guided the provision of the various elements. This assembly measures 210 X 70 X 40 cm and is anchored on the marchioness of the principal entry of the building of the Center of services of Boucherville (MTQ). -
Tourne vent, 2000 – Chimney-Cowl
Description formelle Tourne-vent se compose de cinq éléments sculpturaux en cuivre et de motif de vinyle au sol. Les pièces de cuivre sont découpées dans la tôle et soudées. Le cuivre est un matériau qui offre à la fois des couleurs de terre et des orangés. L’oxydation de certaines parties ajoutera des verts, des turquoises et des bruns violacés qui s’harmoniseront avec les couleurs qui ont été choisies pour l’école. Tourne-vent se compose de deux principales figures : la feuille d’arbre et le poisson. Une feuille d’arbre de cuivre fait 2 mètres de long et meuble partiellement l’espace au dessus de l’entrée. Elle se trouve donc devant les fenêtres et fait face à la mezzanine. Elle est à demi ajourée, de manière à préserver l’entrée de la lumière extérieure. Cette partie ajourée se compose de nervures apparentes qui empruntent le motif de vagues. Un petit poisson est posé sur l’une de ces vagues. L’autre surface est couverte en partie d’un motif d’écaille. Un oiseau est placé de ce côté de la feuille, nez à nez avec le poisson. Poisson et oiseau se partage cette même assise hybride. Un poisson de cuivre de 2 mètres 5 est placé sur le mur qui fait face aux casiers. Il est disposé de manière à ce qu’on profite de la vue du rez-de-chaussée vers le haut et la vue de la mezzanine. Celui-ci se compose d’éléments formels qui rappellent ceux de la feuille. Comme la feuille, cet objet est opaque et couvert d’écailles tandis que l’autre moitié est ajourée. Deux petites branches d’arbre tiennent lieu d’arêtes. Lorsqu’on porte attention au détail, on remarque que les nageoires sont aussi des feuilles d’arbre. L’ensemble de cette installation joue avec l’alternance des rappels visuels : des meneaux de fenêtres aux nervures; des nervures aux vagues; des vagues aux arêtes; des arètes aux branches; du poisson à la feuille, de la feuille au poisson. Trois petites feuilles d’arbre (60 cm) de cuivre sont placées au dessus des casiers des élèves. Ces éléments créent un équilibre des formes dans l’espace du hall d’entrée et pourront servir de repères aux élèves lorsqu’ils se dirigeront à leurs casiers. Finalement, sur le plancher du hall, de l’extérieur vers l’intérieur une surface de vinyle d’un brun rouge se termine par la silhouette en découpe d’une vague. Sur cette surface, un poisson ivoire est tracé à même la tuile. L’autre partie du plancher est de couleur crème. Presque face au poisson une feuille d’arbre est tracé reprenant la teinte brun rouge. Le poisson et la feuille se complètent dans les couleurs et les formes. Ces deux figures tracées au sol joue le rôle de rimes formelles. La dynamique de tourne-vent c‘est d’offrir multiples points de vue. Il se crée un mouvement, une énergie entre chacun des éléments qui s’interpellent. Le thème Tourne-vent L’école est peinte à l’intérieur et à l’extérieur dans une palette de couleurs bleues et jaunes safrans s’harmonisant avec le ciel et le soleil qui se mirent ensemble sur les parois de verre. Le hall d’entrée comporte une fenestration d’une surface approximative de 3 m x 7 m. Une mezzanine permet aussi une vue en plongée de l’entrée des élèves. C’est l‘idée de passage, de fluidité du lieu qui a inspiré Tourne-vent. L’activité débordante, du hall d’entrée de par sa fonction, se combine à celle des éléments extérieurs comme le tumulte des jeux de la récréation à l’atmosphère silencieuse des moments d’études. Tourne-vent participe de manière symbolique aux échanges intérieurs et extérieurs où la nature fait, ici, écho : un oiseau, des feuilles d’arbre, un poisson… Les analogies sont évocatrices : le poisson devient feuille, l’enfant devient grand. Il s’agit vraiment d’un passage, d’un lieu propice à l’évolution, aux changements. Les objets sont simples, suffisamment hybrides pour que la poésie des formes entraîne à son tour la fluidité des idées, des images. Les contraires partagent les même lieux créant des jeux de tensions et des jeux d’équilibres : intérieur et extérieur; rigidité des lignes droites du hall et fluidité des éléments sculpturaux. Les enfants profiteront de l’ensemble de cet environnement qui se conjuguera à l’humeur du temps et à ses arabesques. Topic of the sculpture Chimney-cowl This largely fenestrated hall giving on the bond, playground between external nature and the school, obliged passage of the play being studied, the tumult to silence and, by extension, of the child to the adult in becoming, inspires the symbolic system of a place of evolution and metamorphosis. Five oxidized copper low-reliefs are challenged in space. Above the door, a large sheet of tree to the openwork veins, with half covered with scales, is used as perch with a bird and a fish. With the top of the boxes of arrangement three other small stylized sheets are aligned. A fish with the long body roughcast of more than 2 m tightens its strange leafy fins on the opposite wall. Encrusted in the red tile and saffron with the floor, the same reasons (fish and sheet) seem ondoyer in the sinuous contour of a wave. As of the threshold crossed or outline in diving since the mezzanine, these semi-animal hybrid figures, semi-vegetable, camp a fluid and transitory landscape bathed imagination and of movement. Name ` ‘ Turns-Vent’ ‘, as soon as adopted by the school, suggests the multiplicity from point of view and significances by which work, just like teaching, can be approached. -
Train Train, 1998
Description formelle La silhouette d’une branche d’arbre est découpée dans la tôle de cuivre; elle a une épaisseur de six pouces et s‘étend sur une longueur de huit pieds. Quelques objets s’y fusionnent : une maison, une chaloupe, une vache. La maison québécoise découpée selon une vue en perspective se juxtapose à la branche. Dans le montant de la branche est déposé une chaloupe qui suit cette ligne ascendante. Des feuilles d’arbre sont posées sur les extrémités de la branche. Un peu plus vers la droite une vache complète ce paysage rural. Tous ces éléments contribuent à évoquer les lieux : Roxton Pond. Personne ne pourra être indifférent aux images proposées. Ces images que les enfants pourront lire comme une histoire, cette histoire qui les habite aussi. Elles font parties de leur quotidien, de leur environnement. Elles sont simples mais à la fois fortes puisqu’elles évoquent tour à tour l’histoire passé et présente. Ce sont les ressources naturelles de ce site qui ont favorisé le développement de ce village : sa forêt, son lac, ses terres. La branche rappelle l’industrie forestière qui est importante pour le milieu. L’industrie agricole est prédominante, la vache en fait figure. Et enfin, la chaloupe qui souligne les qualités récréotouristiques de ce site enchanteur. Ces objets, comme les fruits d’un arbre, montre de manière poétique la cohabitation harmonieuse de l’homme avec la nature. Cette fusion des éléments qui verdiront ensemble dans le temps pointera l’aspect « naturel » de cette formation et de ses transformations. Thème de la sculpture Les images défilent : des trappeurs, des cultivateurs, Des champs, des arbres… Elles forment un tout dans leur simplicité entre le passé et le présent. Les gens vivent ici, en harmonie avec la nature.< Remue-ménage de mots et d’images… Une histoire joue à saute-mouton Des songeries, des rêveries poétiques Les idées virevoltent Tout à portée de la main, le train-train d’hier et d’aujourd’hui, le portrait de ce qui perdure : je vois des vaches, le bois, le lac, la verdure.