Sculptures, photographies et installations guidées par une réflexion écologique.
Sculptures, photographs and installations guided by an ecological reflection.
Nature humaine, 2023.
Papier Identité / Identity Paper. 2016/...
Hosta anatomie. 2013/2015
Habiter, 2013. – Dwell. 2013
Toucher L’instant, 2011 – Touch the moment.
La profondeur du vide, 2011 – Depth of empty
Écorce et anatomie. 2006
Les leurres , 2004 – The Lure
Épicarpe : Citrouille, 2002 – Epicarp Of Pumbkin
A fleur de peau, 2001 – On the edge of skin
Queue leu leu
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Papier Identité / Identity Paper. 2016/...
Lieu : Saint-Placide-de-Charlevoix Matériau : papiers peints recyclés Photographies numériques : Canon EOS 5D Impression jet d’encre sur papier archives. Formats variables. Dans les montagnes de Charlevoix, rencontre avec une petite maison rurale abandonnée depuis 25 ans. La beauté et la vitalité de la nature sont ici puissantes avec ces falaises et ces crans inhospitaliers. L’homme n’a pas le pouvoir de la domestiquer. C’est une rencontre avec la vie sauvage. J’ai retiré les lambeaux de papiers peints des murs de pièces sur pièces de bois. La vie domestique rurale a laissé quelques traces sur ces surfaces épidermiques. J’en ai façonné des objets qui composent de petites mises en scène photographiques. ‘’Papier d’identité’’ évoque la vie, une sorte de memento mori. Se reconstruire, se refaire. Ces déchirures de papier expriment ce qu’est l’être – une construction identitaire. Amalgamant la sculpture à la photographie, l’artiste souhaite par cette exposition sensibiliser les gens à la fragilité de la nature et à l’aspect éphémère des choses. Réunissant des photographies et quelques objets sculpturaux, Luce Pelletier vous invite à découvrir un univers où l’identité, l’expression et la mémoire collective sont habilement exprimées à travers le papier. Réunissant des photographies et quelques objets sculpturaux, Luce Pelletier nous invite à découvrir un univers où l’identité, l’expression de la mémoire individuelle et collective sont habilement exprimées à travers le papier. À la manière de memento mori, ces artefacts fragiles participent à la symbolique du temps qui passe. Ainsi, par un recyclage d’images et de matériau, Luce Pelletier tente de traduire l’esprit de la vie en milieu rurale et l’espace domestique du siècle passé. Ce travail amorce une réflexion sur nos valeurs, nos traditions ainsi que la place des femmes longtemps occultée de notre histoire. https://www.designboom.com/art/luce-pelletier-identity-paper-sculpture-series-03-27-2016/ Impressions jet d'encre sur papier de qualité archive produites en petites éditions (maximum 10). Certaines font parties de collections privées au Québec. -
Hosta anatomie. 2013/2015
Photographie qui révèle des constructions d'objets sculpturaux éphémères. Crâne, main, oiseau sont réalisés à partir de feuille de hostas. À porter de la main, ce feuillage a été cueilli au printemps après avoir été lessivé de toute sève durant l'hiver. Je les ai ramassés côté jardin de mon atelier. Ces grandes feuilles transformées en objet hybride témoignent des saisons, du cycle de la vie. Les œuvres photographiques sont imprimées au jet d'encre sur papier de qualité archive. Trois œuvres ont rejoint la collection de la Ville de Montréal ainsi que collection privée en Ontario. Les éditions sont limitées à un maximum de dix épreuves. -
Habiter, 2013. – Dwell. 2013
Lieu : Maison Déry, Pont-Rouge Matériau : aiguilles de pin Photographies numériques : Canon EOS 5D Impression jet d’encre sur papier archives et impression diebond. Formats variables. Les éditions sont limitées à un maximum de dix épreuves. Rencontre intime avec la forêt ancienne. Être pin. -
Toucher L’instant, 2011 – Touch the moment.
Les œuvres - Toucher l’instant – complètent une exposition à caractère rétrospectif présentée au centre Expression de Saint-Hyacinthe. Cette exposition sera présentée ensuite au Centre National d’exposition de Jonquière et à la Galerie d’art Desjardins, Drummondville. (Plusieurs œuvres font parties de collections privées et d'entreprises). Texte de l’opuscule, écrit par Danielle Lord et traduit en anglais. Tu dois vivre dans le présent, Te lancer au-devant de chaque vague, Trouver ton éternité à chaque instant. Henry David Thoreau Le terme contemplation a un double sens : en religion l’état contemplatif porte vers l’Infini ; en art il se rapporte à la nature. On peut donc dire de Luce Pelletier qu’elle est une contemplative doublée d’une fine observatrice. Son travail est en effet intimement lié à la relation concrète et contemplative qu’elle cultive avec la nature. L’ensemble de sa production interroge les rapports étroits et fragiles que l’homme entretient avec l’environnement, et vice versa, puisque tous deux étant partie intégrante de la nature. Plusieurs traits balisent la production de Pelletier. Ses sculptures sont le plus souvent composées de matières végétales recueillies lors de ses randonnées - feuilles séchées, épines de conifères, grains et feuilles de maïs… Au fil des ans, on constate dans son travail que certaines figures sont récurrentes, tels les arbres, les fleurs, les petits animaux, mais principalement les feuilles, les poissons et les mains. Peut-être influencée par les semences de plantes hybrides, elle a l’art d’amalgamer les genres. Entre autres, les végétaux et les parties du corps humain, d’où il résulte des effets parfois étranges voire surréalistes. Elle invente des mains-feuilles, des mains-grains ou feuilles de maïs, des feuilles-buste, des toiles d’araignées-mains, des voitures-végétales, etc. Vu leur format réduit et des matériaux choisis, il se dégage de ses œuvres une fragilité, une douceur, une légèreté et une transparence évoquant la dentelle. Pour toutes ces raisons, ses œuvres s’avèrent éphémères, vouées à l’effritement, à la détérioration donc à l’impermanence, comme le temps qui passe. Les objets constituent indéniablement la matière première de ses installations, car Pelletier accorde beaucoup d’importance au faire, au toucher, au sentir et au geste. En revanche, l’artiste joue avec ces sculptures en les projetant dans des contextes variés. Pour en garder la trace, elle les photographie. Intégrées à ses installations, ces photos apportent une dimension nouvelle qui enrichit son propos, tout en obligeant le spectateur à s’interroger. Par exemple, dans À fleurs de peau (2001), la série de 300 truites présentée au sol d’une galerie d’art sous forme de vague est accompagnée de photographies de ces mêmes poissons installés dans un champ à des saisons différentes. Il en est ainsi de la plupart de ses installations, telles Queue leu leu (1994), Les Leurres (2004) et Écorce et anatomie (2006). Dans cette dernière œuvre, aux photographies et sculptures déposées sur des tables lumineuses, s’ajoutent de fausses radiographies donnant un aspect « scientifique » à son propos. Toucher l’instant est le titre de la présente exposition. C’est aussi le titre de sa dernière installation dont le thème est l’impermanence des choses, et l’importance de goûter, de saisir le moment présent. Comme l’instant est bref et sans durée, il est sujet au changement, à un autre instant d’intense émerveillement face à la vie. Ici sa matière première et sa source d’inspiration principale est un géranium posé devant une fenêtre, elle-même ornée d’un rideau de dentelle à motifs floraux, laissant filtrer la lumière du jour. Pelletier travaille sur la transparence, sur les jeux d’ombre et de lumière qui changent au fil des secondes. Elle cherche à saisir l’infinitésimale dans l’instant présent, à se laisser toucher par les multiples variations de cette plante selon les fluctuations de la luminosité. Dialogue avec la transparence est l’œuvre phare de cette exposition. L’objet à l’état brut, sans retouche, ni transformation, laisse transparaître l’ombre des fleurs du rideau sur les feuilles du géranium. Ligne de vie est composée de six gros plans du géranium captés à différents moments de la journée auxquels Pelletier a subtilement ajouté des références tant à son travail qu’à sa vie, puisque les deux étant intimement liés. Ces ajouts semblent témoigner de réels instants de bonheur. La mise en exposition de cette œuvre montée sur plexiglas suscite un dialogue entre l’ombre, la lumière et l’espace, et lui confère un effet à la fois magique et poétique. Dans La nature des choses 1 et 2, Pelletier modifie la dynamique du sujet en y ajoutant une main, cela a pour résultat de multiplier les effets de transparence et de lumière. Les deux œuvres intitulées Toucher l’instant explorent le motif d’une main organique où les feuilles de géranium, le rideau de dentelle et les lignes de la main s’amalgament par un procédé de superpositions d’images numériques. Cette exposition à caractère rétrospectif nous dévoile une fois de plus que Pelletier privilégie un rapport intime avec le spectateur, qu’elle demeure constante dans son approche tout en sachant toujours se renouveler. Dans ses installations empreintes de poésie, les éléments pris dans la nature sont réorganisés pour nous révéler sa vision personnelle du monde, et nous faire rêver. Elles constituent une réelle célébration de la nature, de la vie, de ses mutations et de sa régénérescence. Elles suscitent aussi un questionnement sur l’interdépendance de l’homme et de la nature. À titre de conclusion, je vous livre cette réflexion de Pelletier sur son dernier projet, réflexion qui nous éclaire et nous interroge tout à la foi : « Le géranium saura-t-il nous faire vivre l’expérience de l’instant ? Jusqu’où pouvons-nous repousser les limites du leurre dans notre perception et notre rapport au monde ? » Luce Pelletier Toucher l’instant (Touch the Moment) You must live in the present, launch yourself on every wave, find your eternity in each moment. Henry David Thoreau The term “contemplation” has two meanings: in religion, a contemplative state leads to infinity, while in art it refers more to nature. We might therefore remark about Luce Pelletier that she is both contemplative and a keen observer. Her work is intimately bound up with the concrete and meditative relationship she cultivates with her milieu, exploring our close and fragile connection with the environment, and vice versa, because both humans and the environment are an integral part of nature. Luce Pelletier’s work is marked by several features. Her sculptures are most often made out of dried leaves, the needles of coniferous trees, corn kernels and leaves and other vegetable matter she gathers on her rambles. Over the years, certain figures have recurred in her work, such as trees, flowers and small animals, but especially leaves, fish and hands. Possibly influenced by the seeds of hybrid plants, Pelletier has mastered the art of joining elements such as vegetable matter and the parts of the human body to produce sometimes strange and even surreal effects. She invents leaf hands, corn-kernel and corn-leaf hands, leaf busts, spider-web hands, plant automobiles, etc. Given the small size of her works and the materials she uses, they produce an effect of fragility, softness, lightness and transparency reminiscent of lace. For all these reasons, her work is ephemeral, bound to crumble and deteriorate, as impermanent as passing time. These objects are undeniably the raw material of her installations, because Pelletier places great importance on making, on touching, on sensations and the gesture. She then plays with these sculptures by casting them into a variety of contexts and photographing them to preserve a record of them. Incorporated into her installations, these photographs bring a new dimension to her project and oblige the viewer to reflect on them. In À fleurs de peau (2001), for example, the series of 300 trout fish arranged on the gallery floor in the shape of a wave was accompanied by photographs of these same fish placed in a field at different times of the year. A similar use of photographs can be found in most of her installations, including Queue leu leu (1994), Les Leurres (2004) and Écorce et anatomie (2006). In the latter work, photographs and sculptures were placed on light tables alongside false X-rays, giving a “scientific” quality to her project. The title of the present exhibition, Toucher l’instant (Touch the Moment), is also that of her most recent installation, whose theme is the impermanence of things and the importance of relishing and seizing the moment. Because a moment has no duration, it can be replaced by another moment of intense amazement at life. Here Pelletier’s raw material and principal source of inspiration is a geranium placed on a window sill decorated with a floral-motif lace curtain through which the light of day is filtered. Her interest lies in transparency and in the play of light and shadow, changing from one second to the next. She wishes to grasp the infinitesimal in the present moment, to let herself be touched by the multiple variations of this plant as the light falling on it changes. The key work in the exhibition is Dialogue avec la transparence. The object in its raw state, neither retouched nor transformed, lets the shadow of the curtain’s flowers fall on the geranium’s leaves. Ligne de vie is made up of six close-up shots of the geranium, taken at different times of day, to which Pelletier has subtly added references to both her work and her personal life, which are intimately connected. These additions appear to describe real moments of happiness. Mounted on Plexiglas, the way the work is exhibited gives rise to a dialogue between shadow, light and space and creates an effect both magic and poetic. In La nature des choses 1 and 2, Pelletier modifies the subject’s dynamic by adding a hand, heightening the effects of the transparency and light. The two pieces entitled Toucher l’instant explore the motif of an organic hand in which the geranium leaves, lace curtain and lines of the hand are joined through the superimposition of digital images. This retrospective exhibition reveals once again that Luce Pelletier puts great stock in the intimate relationship she creates with the viewer and that she remains faithful to her approach while at the same time constantly coming up with new ideas. In these poetic installations, she reorganises the elements she has found in nature in such a way as to reveal her personal vision of the world, and to set us to dreaming. These works are a veritable celebration of nature and life, their mutations and regeneration. They also provoke reflection on the interdependency of our lives and nature. To conclude, I leave you this thought of the artist’s on her most recent project, a thought both illuminating and challenging: “Can a geranium make us experience the moment? How far can we push the limits of allurement in our perception of and relationship with the world?” Danielle Lord -
La profondeur du vide, 2011 – Depth of empty
Matériau : fil de lin, filament polyester, miroir Photographies argentiques : Pentax Impressions jet d’encre sur différents supports Titre : La profondeur du vide. L'oeuvre ''mother as a void'' de Anish Kapoor m'habite depuis que je l'ai vu au MACM. Cette installation exprime autrement cette même idée de - mère comme vide. Installation présentée et réalisée pour la Biennale du lin de Portneuf. Thématique : Toucher. Vieux-Presbytère, Deschambault. Commissaire: Danielle Lord. http://www.lafabriqueculturelle.tv/capsules/5578/luce-pelletier-quebec-bilp-2011 Le thème du toucher est abordé par l’image de la main qui en est le symbole. Les mains que je propose sont dépouillées de leur chair. Le lin est une fibre textile extraite entre l’écorce et le bois. Ainsi, on retire un fil entre les couches du végétal. Par analogie, la main est faite de cette fibre afin d’illustrer ces sous-couches de la peau dans son sens stricte mais aussi ce qui est notre nature profonde, intime. Ce qui désigne la main, ici la mienne, ces lignes de vie, ces traces, ces galbes, ces signes qui la singularisent. Pour une fois dans mon travail de la main, la paume est exploitée et représentée. On y reconnaît les lignes de vie. Révéler l’intimité de la vie, de la mort, entre les deux. Sous-cutané. Tenter de saisir cette part invisible de nous-mêmes. La peau a ici l’apparence d’un tissu. Les mains sont faites d’un tricot de lin marqué par l’empreinte des galbes, des jointures, des plis du corps absent. Désincarnées, la main est enveloppe, ancienne peau, mutation. Mutation nécessaire pour faire la place à une nouvelle forme de vie. Cette présence tactile évoque cette surface sensible au toucher. Ce tissu, cette étoffe est faite de lin. Cette fibre textile nous rappelle ces liens que nous entretenons avec la matière, celle que nous utilisons pour faire des choses par exemple des vêtements. Cela nous rappelle aussi notre vulnérabilité de notre matière organique dont nous sommes faits aussi. Deux mains dirigées vers le sol ont un geste d’abandon, elles lâchent prises. Au bas de celles-ci est déposé un animal. Il semble endormi ou abandonné à l’instant. Il occupe la blancheur de l’image qui participe à cet effet de vide que propose la scène, scène qui nous happe par ces silences. Absence et présence, vide et plein, intérieur et extérieur, ces images rappellent notre impuissance devant l’incontournable fatalité de la vie. Impossible de contrôler le destin qui suit son chemin. -
Écorce et anatomie. 2006
Lieu : Saint-Denis-sur-Richelieu (Québec) Canada. Matériau sculpture : feuilles de hêtre, saules Photographies argentiques : Pentax Impressions jet d’encre sur différents supports Installation réalisée dans le cadre de l’événement Orange Como Como organisé par le Centre d’exposition Expression de Saint-Hyacinthe. Écorce et anatomie se compose d’une série d’objets fabriqués à partir de feuilles de hêtre et de branches de saule. Un ensemble de photographies et de radiographies complète l’installation et participe à cette fiction qui documente un métissage particulier entre la nature végétale et les formes humaines. Cette installation emploie une présentation d’aspect clinique qui évoque la recherche en science naturel. Écorce et Anatomie s’inspire des sciences pour mettre en scène un ensemble d’objets mi humains mi végétaux. Des objets translucides et d’une extrême fragilité ont la forme de buste, main, cage thoracique. Ils sont faits du feuillage de l’hêtre. Installée sur des tables lumineuses, la translucidité du feuillage suggère des analogies entre le végétal et l’humain par les lignes des feuilles et les veines du corps. Au mur des photographies et des radiographies présentées dans des boîtes lumineuses participent à cette impression de laboratoire scientifique. L’installation Écorce et anatomie propose une réflexion sur la fragilité de la vie et du lien qui unit l’homme à son environnement naturel. L’épiderme humain substitué par une écorce de feuille nous rappelle la fragilité de l’être et sa temporalité. Ce corps à corps installe un dialogue entre le végétal et l’animal, entre le vide et le plein, entre le corps et l’âme. Certaines œuvres de ce corpus ont été acquises par des collections privées aux É.U. ; aux Québec. Une édition complète de la série de mains feuilles fait partie d'une œuvre acquise par la Ville de Scott à Québec. -
Les leurres , 2004 – The Lure
Lieu : Saint-Denis-sur-Richelieu (Québec) Canada. Matériau sculpture : végétaux Photographies argentiques : Pentax Impression jet d’encre sur tissu soie polyester (édition 1/1). 127 x 154 cm. Impression archive sur papier jet d’encre (édition maximum de 10/images). Inspirée par la taxinomie botanique, dix photographies présentent des gants / plantes mis en scène en pleine nature de façon à faire croire qu’ils en proviennent. Ces photographies de grand format témoignent de ce rapport d’influence réciproque de l’objet et du lieu. Une série d’objets/mains sont construits à partir de végétaux tressés, cousus, enfilés : céréale (maïs); plante sauvage (plantain); feuillage (hêtre). Ces mains sont proposées en tant que signe d’une mutation de la nature. Chaque objet a été positionné sur le lieu probable de sa découverte et cette rencontre est documentée par la photographie. Captée par la lentille de la caméra et agrandie, comme le ferait la loupe pour le scientifique, la photographie fait valoir les détails de ces objets d’études. La mutation main/plante se fusionne à la peau, organe du toucher qui est transformée en matière végétale. La main munie d’un revêtement végétal participe à la relecture de ce que nous sommes, en tant qu’organismes vivants. Cette seconde peau introduit physiquement le spectateur et le tissu, comme support photographique, participe à cet éveil des sens. Ces photographies empruntent à la tradition documentaire qui montre les choses dans une représentation claire, esthétique et détaillé du sujet. Ainsi, les plantes maïs, hêtre, plantain sont présentées dans leur seconde nature, dans le lieu vraisemblable de leur croissance. Les objets/mains sont déposés sur des tables afin d’être consultés comme des spécimens d’études. La photographie renforcit la crédibilité de l’objet en proposant un lieu de cueillette fictif mais à la fois crédible, de là le titre : des leurres. Par ces jeux d’association des domaines de la science et des arts, je souhaite faire basculer nos certitudes, nos savoirs quant à – cet avenir que nous sommes. Impression sur tissu : Le leurre de l’hêtre. Impression jet d’encre sur tissu. Collection du Cirque du Soleil. Le leurre pelure de maïs. Impression jet d’encre sur tissu. Collection Fasken Martineau. Le leurre de l’hêtre. Impression jet d’encre sur papier archive. Collections privées. The series of The lure (2004) is composed of ten photographs in big format are imprinted on silk cloth (127 x 154cm). The Lure’s representing glove plants, placed in situ so as to make belief that they come from nature. These photography’s suggest the influence of biotechnologies over the environment – objects/hands prepared with vegetable matter – sewn, stitched with string thread, weaved and produced on a small scale. Equivalences are established between the hand and the plant and between the skin and organic matter. These objects present themselves as objects of study – belonging to the sciences and occupying the center of the photographic image inspiring the botanical taxonomies to which this project makes reference. The hand motif is recurrent and recalls the important presence of humans and their relation to the environnement but the motif also appears as the sign of change in nature. Natural mutation as a biological phenomenon inscribes itself in the genes of living organisms and participates to organique changes of the current landscape. The photographs express this relation and the vital and reciprocal influence of the object in a place, in nature and to human nature. I propose a lure of biotechnologie as a result of experimentation and genetique manipulation. I hope his work prompts viewers to question modern agricultural practices, which have become, in his words, « dubious science » in the age of genetic engineering. -
Épicarpe : Citrouille, 2002 – Epicarp Of Pumbkin
Lieu : Saint-Denis-sur-Richelieu (Québec) Canada. Matériau : végétaux, souliers recyclés, quatre tables désuètes de projection diapositive Photographies argentiques : Pentax 6 x 7 Impression jet d’encre sur tyvek (édition 1/1). 91,5 x 121cm. Un vidéo : Endocarpe : citrouille, 2002 Durée : 5 minutes (réalisé dans le cadre du programme Exploration et recherche vidéographique du Vidéographe, Montréal). L'épicarpe est ce qu'on appelle la " peau " du fruit. L'installation Épicarpe : citrouille montre comment l'agriculture emprunte les cycles saisonniers naturels, mais transforme le paysage pour répondre à des besoins commerciaux non naturels. À partir de matériaux végétaux ou d'imitations, j'ai construit des objets - des fictions agro-culturelles - afin de susciter le questionnement sur le paysage rural, façonné par l'industrie grandissante. Cette installation sème le doute, crée des incertitudes pour nous faire voir autrement ce que nous tenons pour acquis. Quatre photographies couleurs, comme de grandes affiches publicitaires, documentent les cycles de croissance de la citrouille, de la fleur au fruit mûr. Au bas de chacune d'elles, des codes sont inscrits de manière à rappeler les panneaux de signalisations génétiques qui bordent les champs agricoles. Face à chacune de ces images, un îlot de sculptures-objets est présenté sur une petite table blanche en aluminium, d'allure clinique. Y sont déposées des souliers - les uns d'enfants, les autres d'adultes - exhibant l'épicarpe de la citrouille, du jeune fruit, vert, au fruit mûr, orangé. Cette installation fait entrer le spectateur dans la mise en scène d'un curieux laboratoire où des objets d'études semblent être placés sous observation. Pour l'avancement commercial ou environnemental ? Là réside toute la question. -
A fleur de peau, 2001 – On the edge of skin
Lieu : Saint-Denis-sur-Richelieu (Québec) Canada. Matériau : moulages de polycarbonate Photographies argentiques : Pentax 6 x 7 Impression émulsion sur papier photographique. 97 x 127 cm. L’installation - À fleur de peau - se compose de poissons/objets et de photographies. Les poissons sont conçus à partir de moulage de véritables truites mouchetées et peints, de manière réaliste, en trompe-l’œil. Trois cents poissons sont juxtaposés au sol suivant une configuration de vague. Le sol, surface ou derme, (de là le titre) se fusionne à l’objet. Selon la situation particulière de l’installation se déclenche une fiction : un étrange paysage à la fois marin et terrestre. L’œuvre s’anime par le lieu. Elle exprime des notions de territorialité et d’identité propre à toute existence physique : un lieu pour être, pour se définir, pour s’affirmer, pour vivre, pour respirer. De plus, quatre photographies nous montrent les poissons errant dans le paysage de St-Denis-sur-Richelieu. Elles mettent en relief l’aventure, l’histoire de ce banc de poisson devenu bohême dans l’espace social…. Suivant les traces de l’homme. Ces photographies évoquent par leur grand format la tradition picturale du paysage. L’aspect du lieu, des sols varient selon les saisons, selon l’activité agricole de la région : labour, semence, dormance qui tour à tour modifie le paysage. Ce reportage photographique, témoin de moment de vie surréel, interroge notre perception de la nature. Faisant naître la confusion entre l’invraisemblance et la vraisemblance de sa représentation. En complément, nous participons à cette fiction en partageant les mêmes lieux que ces poissons qui envahissent, cette fois, l’espace d’exposition. Ce lieu qu’ils s’approprient pour manifester leur présence. Objets : collection de l’artiste Photographies couleurs. 97 x 127 cm. Émulsion sur papier photographique. Édition unique. - Le ruisseau Lajoie. Collection de la Banque d’œuvres d’art du Canada. - L’amyot. Collection privée. - Le rang des moulins. Collection de l’artiste. 300 urethane fish/objects are conceived starting from the molding of genuine brook trout and then painted in a realistic way. These fishes are juxtaposed on the ground in a wave configuration. The ground, surfaces, or derma, (from there its title) is amalgamated with the object. The particularity of the installation launches a fiction: a strange both marine and terrestrial landscape. The artwork becomes animated by the place expressing concepts of territoriality and specific identity to any physical existence: a place to be, to be defined, to affirm themselves, to live, to breathe… Moreover, four photographs show us fishes wandering the landscape of St-Denis-sur-Richelieu. They highlight the adventure, the history of this fish school that became bohemians of this social space… following in the footsteps of mankind. The format of the photographs evokes the pictorial tradition of the landscape. The aspect of the place, from the grounds/earth varies according to the seasons, the agricultural activity of the area: ploughing, seeding, dormancy… which one after the other modifies the landscape. This illustrated report, witness of a surreal moment in life, questions our perception of nature. Giving birth to confusion between the improbability and the probability of its representation. In complement, we take part in this fiction by sharing the same places as these fishes which invade, this time, the space of exposure. This place which they have made their own to express their presence. -
Queue leu leu
Un échafaudage de ferraille destiné au rêve de la poésie florissante. Un château de cartes… La végétation indifférente envahit les objets abandonnés de l’homme; elle les ronge… usure du temps. Avec une force sournoise et discrète, elle donne une forme aux lieux sans vie. Elle les habite. Comme une parade, des voitures ainsi réanimées dessinent une voie. Elles rappellent ces roches dans la forêt qui son habilement recouvertes de mousse sur le versant nord des surfaces… cette direction implicite. Jouant dans les carrés de sable à construire des routes, l’enfant s’amuse à simuler le réel. Il imite les sons, les formes, imprégné des sens que les objets évoquent. Souvenirs des jeux dans le sable, des voitures gravissant les montagnes de notre imaginaire… La poésie du miniature permet de dominer sans scrupule ce qui nous échappe encore. Un murmure, une histoire s’anime, prête à toutes les fantaisies du rêve… Posée au sol et s’élevant à peine de quelques centimètres, cette installation puise à même le lieu de présentation l’essence de son effet scénique. Envahissantes, elles semblent sortir des murs comme des insectes déambulant à la queue leu leu sur le sol. Ces phénomènes végétaux invitent à vivre une expérience poétique. Autant de voitures évoquent à la fois le trafic urbain, les foules, les dépotoirs de ferraille… Le transport dans cette fin de millénaire n’est-il pas devenu une préoccupation sociale ? L’individualité de chacun, l’autonomie nous amène à se déplacer seul dans notre petite cage de fer. Et pourtant ce geste banal, quotidien est en train de transformer notre rapport à l’environnement. En regardant cette installation, nous posons un regard neuf sur cette réalité mais nous sommes aussi transporté dans plusieurs mondes poétiques. Queue leu leu nous invite à scruter, à détailler du regard ces petits objets farfelus qui invitent à multiples interprétations. Des voitures naturelles ? Une drôle de vision où la nature semble s’accommoder des constructions humaines. Plus qu’une substitution de matière, cette installation au sous-titre murmures suggère une sonorité, un bourdonnement, un ronflement de vie. On peut imaginer autant de petite voitures émettent un même son, un continuum sonore urbain. Queue leu leu questionne aussi le rapport des constructions humaines à celui de la nature. L’homme est dominé ici par une nature envahissante, opportuniste qui se sert de ses constructions pour mener sans scrupule son chemin. Un renversement surprenant où la nature prend le volant !